ja meilleure et je me rejouis de ce que vous ne
soyez point a Rome dans cette saison. C'est un endroit malsain, ou
l'hiver est froid et long, ou l'on ne trouve aucun bien-etre; un pays a
donner le spleen meme aux escargots. Vous me teniez bien avec Nice; mais
Hyeres est plus pres, plus chaud, dit-on, et, je crois, moins cher! Vous
me faites fremir avec votre maison _tout entiere_ pour mille francs par
mois: douze mille francs par an! Peste! je le crois bien! On me dit qu'a
Hyeres je depenserai mille francs par mois pour quatre personnes, la
nourriture, etc., tout compris, et que nous serons fort bien. Enfin,
nous verrons. Je vous ecrirai de la au mois de fevrier et peut-etre vous
tenterai-je. Si vous ne venez pas nous rejoindre, nous irons toujours
vous voir; car nous comptons visiter tout ce littoral.
Donnez-nous de vos nouvelles souvent, nous vous tiendrons au courant de
notre cote.
J'embrasse la chere famille de tout coeur.
A bientot.
G. SAND.
CDLXVI.
A MADEMOISELLE NANCY FLEURY, A PARIS
Nohant, 27 decembre 1860.
C'est moi, chere enfant, qui aurais voulu embrasser ta grand'mere avant
son depart. Mais, le froid etait trop vif et on ne me permet pas encore
de m'y exposer aussi longtemps que le voyage, pourtant bien court, de
Nohant a la Chatre. A mon retour du Midi, ce printemps, j'irai a Paris
vous voir dans votre installation nouvelle, et j'espere trouver la bonne
maman bien habituee et bien acclimatee.
Dis a tes parents de ne plus s'inquieter du tout de moi. Je ne me
souviens plus d'avoir ete malade, et je crois n'avoir plus aucun besoin
des precautions que l'on m'impose. Mais je m'y soumets pour ne pas
mecontenter des gens qui m'ont si bien soignee et a qui j'ai cause tant
d'inquietude sans le savoir. Je vais donc encore passer un mois au coin
du feu, et tu seras bien aimable de m'y donner de vos nouvelles.
Il me tarde de savoir que vous n'etes pas mecontents de Paris et que
la grand'mere a bien supporte le voyage. Embrasse-la bien pour moi, ma
mignonne, ainsi que tes parents et Valentine; je les charge de te le
rendre de ma part.
Ta marraine.
G. SAND.
CDLXVII
A M. ET MADAME ERNEST PERIGOIS, A NICE
Nohant, 20 janvier 1861.
Chers enfants,
Je ne suis pas encore en route, quoique toujours tres decidee a partir,
et je voudrais bien avoir de vos nouvelles. Je me flatte que le temps,
moins dur, quel qu'i
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