FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124  
125   126   127   128   129   130   131   >>  
es qui etreignaient cruellement la jeune fille endormie; car sa respiration devenait haletante, son sein se soulevait par bonds inegaux, et sa main se crispait comme si elle eut voulu repousser avec force l'agression d'un ennemi. Ses doigts en effet rencontrerent un obstacle. Elisabeth se reveilla en sursaut et apercut le gros chien de la ferme, qui semblait trouver, a lui passer la langue sur le visage, le plaisir que prend un enfant gourmand a lecher un bouquet de fraises. --Tu ne te genes pas, mon bon Fidele, dit Elisabeth en s'amusant a meler ses doigts dans les poils soyeux du chien. Au surplus, tu m'as rendu un veritable service en me reveillant; car je revais des choses bien tristes!... Ah! tu regardes de cote?... Ton maitre ne doit pas etre loin. En effet, le voila. La jeune fille se leva et repoussa doucement le chien, qui s'en alla rejoindre son maitre pour le preceder de nouveau en aboyant joyeusement. Elle attacha l'extremite de son tablier a sa ceinture et alla prendre une des cannes a lait qu'elle posa sur son epaule. Germain etait deja a ses cotes. --Que faites-vous la, Elisabeth? demanda-t-il. --Vous le voyez: je remplis ma tache de tous les jours. --Quand je suis arrive, vous etiez assise, et vous vous etes levee subitement a mon approche... --Comme doit le faire une pauvre servante lorsqu'elle est sous l'oeil du maitre, interrompit Elisabeth. --Croyez-vous que je veuille vous reprocher de vous etre reposee?... Elisabeth, Elisabeth! depuis quelques jours j'ai doute de vous; je vous ai vue plus d'une fois me lancer des regards ou se peignait plutot la haine que l'amitie. Je ne m'etais donc pas trompe! vous m'en voulez? vous ne m'aimez plus? --Mon coeur n'a pas change, repondit Elisabeth; mais on m'a fait comprendre la distance qu'il y a entre nous. Vous etes mon maitre, je suis votre servante; vous avez le droit de me surveiller et de me gronder quand j'oublie mes devoirs. La jeune fille appuya la courroie de la canne contre sa tete et fit quelques pas en pliant sous son fardeau. --Elisabeth! s'ecria Germain avec un accent douloureux, vos yeux sont rouges: vous avez pleure? --Je ne dis pas non; mais il n'est pas defendu a une servante de pleurer, pourvu qu'elle fasse sa besogne. --Au nom du ciel! ne me parlez pas ainsi, reprit Germain en essayant d'arreter la jeune fille. --Laissez-moi, repondit-elle; on va trouver que je suis restee trop longtemps aux champs. Je serai grond
PREV.   NEXT  
|<   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124  
125   126   127   128   129   130   131   >>  



Top keywords:

Elisabeth

 

maitre

 

servante

 

Germain

 

repondit

 

quelques

 
trouver
 

doigts

 

essayant

 

reprocher


reposee
 

depuis

 

reprit

 

lancer

 

plutot

 

amitie

 

peignait

 

arreter

 
parlez
 

Laissez


subitement

 
approche
 

champs

 

assise

 

longtemps

 
interrompit
 

besogne

 
Croyez
 

pauvre

 

lorsqu


restee

 

veuille

 

pourvu

 

surveiller

 

fardeau

 

arrive

 

douloureux

 
accent
 

gronder

 

courroie


contre
 
appuya
 

devoirs

 
pliant
 
oublie
 
distance
 

pleurer

 

voulez

 

trompe

 

defendu