ent de la dix-septieme division militaire, qui
comprenait Paris. Ce nouveau fait indiquait assez les intentions du
directoire. Elles etaient arretees. Les troupes de Hoche se trouvaient
a quelques marches; on n'avait qu'un signal a donner pour les faire
arriver. On attendait les fonds que Bonaparte avait promis, et qu'on
ne voulait pas prendre dans les caisses, pour ne pas compromettre le
ministre Ramel, si exactement surveille par la commission des finances.
Ces fonds etaient en partie destines a gagner les grenadiers du
corps legislatif, alors au nombre de douze cents, et qui, sans etre
redoutables, pouvaient, s'ils resistaient, amener un combat; ce que l'on
tenait par-dessus tout a eviter. Barras, toujours fecond en intrigues,
s'etait charge de ce soin, et c'etait le motif qui faisait differer le
coup d'etat.
Les evenemens de l'interieur avaient la plus funeste influence sur
les negociations si importantes, entamees entre la republique et les
puissances de l'Europe. L'implacable faction, conjuree contre la liberte
et le repos de la France, allait ajouter a tous ses torts, celui de
compromettre la paix, depuis si long-temps attendue. Lord Malmesbury
etait arrive a Lille, et les ministres autrichiens s'etaient abouches
a Montebello avec Bonaparte et Clarke, qui etaient les deux
plenipotentiaires charges de representer la France. Les preliminaires
de Leoben, signes le 29 germinal (18 avril), portaient que deux congres
seraient ouverts, l'un general a Berne, pour la paix avec l'empereur et
ses allies; l'autre particulier a Rastadt, pour la paix avec l'Empire;
que la paix avec l'empereur serait conclue avant trois mois, sous peine
de nullite des preliminaires; que rien ne serait fait dans les etats
venitiens que de concert avec l'Autriche, mais que les provinces
venitiennes ne seraient occupees par l'empereur qu'apres la conclusion
de la paix. Les evenemens de Venise semblaient deroger un peu a ces
conditions, et l'Autriche s'etait hatee d'y deroger plus formellement de
son cote, en faisant occuper les provinces venitiennes de l'Istrie et
de la Dalmatie. Bonaparte ferma les yeux sur cette infraction aux
preliminaires, pour s'epargner les recriminations a l'egard de ce qu'il
avait fait a Venise, et de ce qu'il allait faire dans les iles du
Levant. L'echange des ratifications eut lieu a Montebello, pres de
Milan, le 5 prairial (24 mai). Le marquis de Gallo, ministre de Naples a
Vienne, etait l'envoye de l'empereur. Apres l
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