stitutionnel. La garnison de Paris devait suffire en
attendant. Un grand exercice a feu fut commande pour le lendemain, afin
de se menager un pretexte. Personne ne fut averti du moment, ni les
ministres, ni les deux directeurs Rewbell et Larevelliere, de maniere
que tout le monde ignorait que l'evenement allait avoir lieu. Cette
journee du 17 (3 septembre) se passa avec assez de calme; aucune
proposition ne fut faite aux conseils. Beaucoup de deputes
s'absentaient, afin de se soustraire a la catastrophe qu'ils avaient
si imprudemment provoquee. La seance du directoire eut lieu comme a
l'ordinaire. Les cinq directeurs etaient presens. A quatre heures de
l'apres-midi, au moment ou la seance etait finie, Barras prit Rewbell
et Larevelliere a part, et leur dit qu'il fallait frapper la nuit meme,
pour prevenir l'ennemi. Il leur avait demande quatre jours encore, mais
il devancait ce terme pour n'etre pas surpris. Les trois directeurs
se rendirent alors chez Rewbell, ou ils s'etablirent. Il fut convenu
d'appeler tous les ministres chez Rewbell, de s'enfermer la, jusqu'a ce
que l'evenement fut consomme, et de ne permettre a personne d'en
sortir. On ne devait communiquer avec le dehors que par Augereau et ses
aides-de-camp. Ce projet arrete, les ministres furent convoques pour la
soiree. Reunis tous ensemble avec les trois directeurs, ils se mirent
a rediger les ordres et les proclamations necessaires. Le projet etait
d'entourer le palais du corps legislatif, d'enlever aux grenadiers les
postes qu'ils occupaient, de dissoudre les commissions des inspecteurs,
de fermer les salles des deux conseils, de fixer un autre lieu de
reunion, d'y appeler les deputes sur lesquels on pouvait compter, et de
leur faire rendre une loi contre les deputes dont on voulait se defaire.
On comptait bien que ceux qui etaient ennemis du directoire n'oseraient
pas se rendre au nouveau lieu de reunion. En consequence, on redigea des
proclamations annoncant qu'un grand complot avait ete forme contre
la republique, que les principaux auteurs etaient membres des deux
commissions des inspecteurs; que c'etait de ces deux commissions que
devaient partir les conjures; que, pour prevenir leur attentat, le
directoire faisait fermer les salles du corps legislatif, et indiquait
un autre local, pour y reunir les deputes fideles a la republique. Les
cinq-cents devaient se reunir au theatre de l'Odeon, et les anciens a
l'amphitheatre de l'Ecole de Medecine. Un recit de
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