Boulay (de la Meurthe), Chazal, tous
republicains prononces, mais tres combattu par Tallien et les amis de
Barras. Barras etait noble; le general de l'armee d'Italie etait ne
gentilhomme; beaucoup des amis qui partageaient les plaisirs de Barras,
et qui remplissaient ses salons, etaient d'anciens nobles aussi; et
quoiqu'une exception fut faite en faveur de ceux qui avaient servi
utilement la republique, les salons du directeur etaient fort irrites
contre la loi proposee. Meme, sans toutes ces raisons personnelles, il
etait aise de demontrer le danger et la rigueur de cette loi. Elle
fut presentee cependant aux deux conseils, et excita une espece de
soulevement, qui obligea a la retirer, pour lui faire subir de grandes
modifications. On la reproduisit sous une autre forme. Les ci-devant
nobles n'etaient plus condamnes a l'exil; mais ils etaient consideres
comme etrangers, et obliges, pour recouvrer la qualite de citoyen, de
remplir les formalites, et de subir les epreuves de la naturalisation.
Une exception fut faite en faveur des hommes qui avaient servi utilement
la republique, ou dans les armees ou dans les assemblees. Barras, ses
amis, et le vainqueur d'Italie, dont on affectait de rappeler toujours
la naissance, furent ainsi affranchis des consequences de cette mesure.
Le gouvernement avait repris une energie toute revolutionnaire.
L'opposition qui, dans le directoire et les conseils, affectait de
demander la paix, etant ecartee, le gouvernement se montra plus ferme
et plus exigeant dans les negociations de Lille et d'Udine. Il ordonna
sur-le-champ a tous les soldats qui avaient obtenu des conges, de
rentrer dans les rangs; il remit tout sur le pied de guerre, et il
envoya de nouvelles instructions a ses negociateurs. Maret, a Lille,
etait parvenu a concilier, comme on l'a vu, les pretentions des
puissances maritimes. La paix etait convenue, pourvu que l'Espagne
sacrifiat la Trinite, et la Hollande Trinquemale, et que la France
promit de ne jamais prendre le Cap de Bonne-Esperance pour elle-meme. Il
ne s'agissait donc plus que d'avoir le consentement de l'Espagne et de
la Hollande. Le directoire trouva Maret trop facile, et resolut de le
rappeler: il envoya Bonnier et Treilhard a Lille, avec de nouvelles
instructions. D'apres ces instructions, la France exigeait la
restitution pure et simple, non seulement de ses colonies, mais encore
de celles de ses allies. Quant aux negociations d'Udine, le directoire
ne se mont
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