es en faute en les
presentant; qu'il reconnaissait le danger de faire exprimer un avis aux
armees, et qu'il allait arreter les nouvelles publications de cette
nature; mais que, du reste, avant d'incriminer la demarche que s'etaient
permise les soldats de la republique, il fallait remonter aux causes qui
l'avaient provoquee; que cette cause etait dans l'inquietude generale,
qui depuis quelques mois s'etait emparee de tous les esprits; dans
l'insuffisance des revenus publics, qui laissait toutes les parties
de l'administration dans la situation la plus deplorable, et privait
souvent de leur solde des hommes qui depuis des annees avaient verse
leur sang et ruine leurs forces pour servir la republique; dans les
persecutions et les assassinats exerces sur les acquereurs de biens
nationaux, sur les fonctionnaires publics, sur les defenseurs de la
patrie; dans l'impunite du crime et la partialite de certains tribunaux;
dans l'insolence des emigres et des pretres refractaires, qui, rappeles
et favorises ouvertement, debordaient de toutes parts, soufflaient le
feu de la discorde, inspiraient le mepris des lois; dans cette foule de
journaux qui inondaient les armees et l'interieur, et n'y prechaient que
la royaute et le renversement de la republique; dans l'interet toujours
mal dissimule et souvent manifeste hautement pour la gloire de
l'Autriche et de l'Angleterre; dans les efforts qu'on faisait pour
attenuer la juste renommee de nos guerriers; dans les calomnies
repandues contre deux illustres generaux, qui avaient, l'un dans
l'Ouest, l'autre en Italie, joint a leurs exploits l'immortel honneur
de la plus belle conduite politique; enfin, dans les sinistres projets
qu'annoncaient des hommes plus ou moins influens sur le sort de l'etat.
Le directoire ajoutait que, du reste, il avait la resolution ferme, et
l'esperance fondee, de sauver la France des nouveaux bouleversemens dont
on la menacait. Ainsi, loin d'expliquer sa conduite et de l'excuser, le
directoire recriminait au contraire, et manifestait hautement le projet
de poursuivre la lutte, et l'esperance d'en sortir victorieux. Ce
message fut pris pour un vrai manifeste, et causa une extreme sensation.
Sur-le-champ les cinq-cents nommerent une commission pour examiner le
message et y repondre.
Les constitutionnels commencaient a etre epouvantes de la situation des
choses. Ils voyaient, d'une part, le directoire pret a s'appuyer sur
les armees; de l'autre, les clichyens prets
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