FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37  
38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   >>   >|  
, capitonne, ou les boiseries se cachaient sous des satins tendres, ou le lit n'etait qu'un divan plus large que les autres, etale au fond sur des fourrures blanches. Delicieuse, cette caresse de lumiere, de chaleur, de reflets bleus allonges dans les glaces biseautees, apres leur course a travers champs, l'ondee qu'ils avaient recue, la boue des chemins creux sous le jour qui tombait. Mais ce qui l'empechait de deguster en vrai provincial ce confort de rencontre, c'etait la mauvaise humeur de la servante, le regard soupconneux dont elle le fixait, au point que Fanny la renvoya d'un mot: "Laisse-nous Machaume... nous nous servirons..." Et comme la paysanne jetait la porte en s'en allant: "N'y fais pas attention, elle m'en veut de trop t'aimer... Elle dit que je perds ma vie... ces gens de campagne, c'est si rapace!... Sa cuisine, par exemple, vaut mieux qu'elle... goute-moi cette terrine de lievre." Elle decoupait le pate, debouchait le champagne, oubliait de se servir pour le regarder manger, faisant a chaque geste remonter jusqu'a l'epaule les manches d'une gandoura d'Alger, de laine souple et blanche, qu'elle portait toujours a la maison. Elle lui rappelait ainsi leur premiere rencontre chez Dechelette; et serres sur le meme fauteuil, mangeant dans la meme assiette, ils parlaient de cette soiree. -- Oh! moi, disait-elle, des que je t'ai vu entrer, j'ai eu envie de toi... J'aurais voulu te prendre, t'emmener tout de suite, pour que les autres ne t'aient pas... Et toi, qu'est-ce que tu pensais, quand tu m'as vue?... D'abord elle lui avait fait peur; puis il s'etait senti plein de confiance, en intimite complete avec elle. -- Au fait, ajouta-t-il, je ne t'ai jamais demande... Pourquoi t'es-tu fachee?... Pour deux vers de La Gournerie?... Elle eut le meme froncement de sourcils qu'au bal, puis un geste de tete: -- Des betises!... n'en parlons plus... Et les bras autour de lui: --C'est que j'avais un peu peur, moi aussi... j'essayais de me sauver, de me reprendre... mais je n'ai pas pu, je ne pourrai jamais... -- Oh! jamais. -- Tu verras. Il se contenta de repondre avec le sourire sceptique de son age, sans s'arreter a l'accent passionne, presque menacant, dont lui fut jete ce "tu verras...". Cette etreinte de femme etait si douce, si soumise; il croyait fermement n'avoir qu'un geste a faire pour se degager... Meme a quoi bon se degager?... Il etait si bien dans le dorlotement de cette c
PREV.   NEXT  
|<   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37  
38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   >>   >|  



Top keywords:
jamais
 

degager

 

rencontre

 

autres

 

verras

 

soiree

 
fauteuil
 
demande
 

mangeant

 
ajouta

assiette

 

complete

 
intimite
 

confiance

 

parlaient

 

disait

 

emmener

 

prendre

 
entrer
 
aurais

pensais

 

parlons

 
passionne
 
accent
 

presque

 

menacant

 

arreter

 
sourire
 

repondre

 

sceptique


etreinte

 

dorlotement

 

soumise

 

croyait

 
fermement
 

contenta

 
froncement
 

sourcils

 
Gournerie
 

fachee


betises

 

serres

 

reprendre

 
sauver
 

pourrai

 

essayais

 

autour

 

Pourquoi

 

regarder

 
deguster