; _vit. Ludovic Gross._, p. 49; _Grandes chron. de France_, XVI,
p. 180.)]
[Note 158: Autrement dit l'abbaye de Sainte-Marie-de-Footel, ou de
Malnoue, ou _Beata Maria de Nemore_, sur les bords de la Marne, aupres
de Champigny. On ne sait pas la date de sa fondation. (_Gall. Christ._,
t. VII, p. 586.)]
[Note 159: Jamais les accusations dirigees contre l'abbaye
d'Argenteuil n'en ont atteint la prieure; et l'on peut conclure qu'elles
etaient fort exagerees, ou ne concernaient aucunement celles des
compagnes d'Heloise qui la suivirent au Paraclet. La consideration dont
elle jouissait dans l'Eglise, est un fait universellement reconnu, et
la premiere bulle d'institution du Paraclet est empreinte d'une faveur
marquee pour elle. D'Amboise a publie dix bulles, lettres ou diplomes
de differents papes, tires du cartulaire de ce couvent, et portant
concession de proprietes, droits, privileges. Elles datent toutes de
l'administration d'Heloise. Dans la premiere, elle n'est designee que
par le titre de prieure de l'oratoire de la Sainte-Trinite. Celui
d'abbesse lui est donne dans la suivante qui est de 1130. Ce n'est que
dans la troisieme que le monastere est appele le Paraclet. (_Ab. Op_.,
p. 346-354.)]
Il arriva en effet vers ce temps un evenement qui emut vivement tout le
clerge de France. Le pape Honorius etait mort au mois de fevrier 1130,
et aussitot Rome avait ete divisee entre Gregoire, cardinal-diacre de
Saint-Ange, elu des le lendemain et qui prit le nom d'Innocent II,
et Pierre de Leon, qui peu de jours apres avait, dans l'eglise de
Saint-Marc, ete promu par d'autres cardinaux au souverain pontificat
sous le nom d'Anaclet.
Des desordres graves eclaterent, et malgre les efforts de la puissante
famille des Frangipani, qui lui donnerent asile dans leur chateau fort,
Innocent II se vit contraint de chercher un refuge en France, et il
debarqua au port de Saint-Gilles avec tous les cardinaux de son parti.
Des nonces marcherent devant lui pour le faire reconnaitre; reuni par
ordre du roi, le concile d'Etampes, a la voix de saint Bernard, le
proclama le vrai pape; Pierre le Venerable, abbe de Cluni, annonca qu'il
le recevrait en grande pompe dans le monastere meme ou Anaclet avait
ete religieux; et le roi vint au-devant de lui. Ainsi appuye par la
puissance temporelle et par les deux hommes les plus considerables de
l'Eglise gallicane, il traversa solennellement la Gaule, visitant les
monasteres, dediant les eglises, con
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