ans perdre de vue
pourtant que tout cela ne constitue qu'une faible concession, _ne change
absolument rien au veritable etat des choses_. Nous devons maintenir
l'ensemble de nos revendications, et chaque nouvelle concession n'a pour
nous d'autre but que d'ameliorer nos bases d'action et nous permettre de
mieux nous armer".
Fischer alla plus loin et dit: "Si nous admettons le point de vue de
Vollmar, nous n'avons qu'a supprimer immediatement dans notre programme
les mots: "parti socialiste-democrate", pour les remplacer par:
"programme du parti ouvrier allemand"... La tactique de Vollmar tend a
obtenir la realisation de ces cinq articles--qu'il considere comme les
plus necessaires--comme etant eux-memes le but final; nous tenons au
contraire a declarer que toutes ces reformes que nous reclamons, ne sont
desirees par nous que parce que nous pensons qu'elles encourageront les
ouvriers dans la lutte pour la conquete definitive de leurs droits.
Elles ne sont pour nous que des moyens, tandis que pour Vollmar elles
constituent le but meme, la principale raison d'existence du parti... Le
Congres doit se prononcer, sans la moindre equivoque, soit pour le
maintien des decisions prises a Saint-Gall, soit pour l'adoption de la
tactique de Vollmar, laquelle--qu'il le veuille ou non--aura comme
consequence une scission et concentre toutes les forces du parti sur ces
cinq revendications qui, suivant nous, n'ont qu'une importance
secondaire a cote du but final."
Liebknecht est du meme avis lorsqu'il dit: "Vollmar a le _droit_ de
proposer qu'on suive une autre voie, mais le parti a le _devoir_, dans
l'interet meme de son existence, de rejeter resolument cette tactique
nouvelle qui le conduirait a sa perte, a son emasculation complete, et
qui transformerait le parti revolutionnaire et democratique en un parti
socialiste-gouvernemental ou socialiste-national-liberal. Bref, le
succes, l'existence meme de la social-democratie exigent absolument que
nous declarions n'avoir rien de commun avec la tactique que Vollmar a
preconisee a Munich et qu'il n'a pas rejetee ici".
Cependant, dans son journal, _Die Muenchener Post_, Vollmar avait reuni
quelques citations, prises dans des discours prononces au Reichstag par
differents membres socialistes, et il les avait comparees avec certaines
de ses propres assertions pour prouver que les memes principes,
actuellement par lui defendus, avaient toujours ete suivis par des
deputes socialistes sans q
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