ent; la droite est toujours consideree comme plus dangereuse que
la gauche, et en effet l'humanite a eu plus a souffrir a travers les
ages par les virements a droite que par ceux a gauche.
Pour defendre la these par lui developpee, concernant une des questions
capitales: _le parlementarisme_, Wildberger, un des orateurs de
l'opposition, s'appuya principalement sur une brochure de Liebknecht,
publiee en 1869. La preface d'une reedition de cet opuscule, nous
apprend en 1874, que Liebknecht, apres ces cinq annees, et depuis la
creation du Reichstag, avait conserve les memes opinions. Il y dit entre
autres: "Je n'ai rien a retracter, rien a attenuer, surtout en ce qui
concerne ma critique du parlementarisme bismarckien, lequel, dans le
Reichstag allemand, ne se manifeste pas avec moins de morgue que jadis
dans le Reichstag de l'Allemagne du Nord." Il disait bien, au Congres de
Halle (1890), qu'il avait jadis condamne le parlementarisme, mais,
ajoutait-il, "en ce temps-la, les conditions politiques etaient tout
autres: la federation de l'Allemagne du Nord etait un avortement et il
n'y avait pas encore d'empire allemand;" cependant, la preface de son
livre de 1874 est en contradiction avec ce raisonnement. Ensuite
Liebknecht veut faire croire qu'il ne s'agit point ici d'une question de
_principe_, mais d'une question de _pratique_, et dans les questions de
pratique il est particulierement liberal; car il se declare pret a
changer egalement de tactique dans l'avenir, si les circonstances
l'exigent. On n'a donc plus qu'a ranger une question quelconque sous la
rubrique: _tactique_, pour pouvoir en tout temps changer d'opinion! Il
est du reste notoire que Liebknecht, professait, il y a peu de temps,
exactement les memes opinions quant au parlementarisme, que les "Jeunes"
de Berlin defendent a present.
Au Congres de Gotha, en 1876, il disait: "Si la democratie socialiste
prend part a cette comedie, elle deviendra un parti socialiste
officieux. Mais elle ne prendra pas part a un jeu de comedie
quelconque". Aurait-il cru, a cette epoque, qu'un jour viendrait ou on
l'accuserait d'avoir lui-meme joue cette comedie? Et Bebel ne s'est-il
pas egalement prononce contre la tactique actuelle, lorsque, au Congres
de Saint-Gall, il declarait ne pas regretter le petit nombre des deputes
elus, car--disait-il--s'il y en avait eu plus, il aurait considere cette
position seduisante comme tres dangereuse; les tendances vers des
compromis et le s
|