que selon
la marche des evenements le proletariat lui-meme sera peu a peu divise
et qu'une soi-disant "classe meilleure" sortira de ses rangs, ayant la
force d'empecher des mesures plus radicales. Un oeil exerce peut deja
apercevoir par-ci par-la des symptomes de cette division.
"Le parti revolutionnaire, au contraire, "veut seulement accomplir la
conquete du pouvoir politique au nom de la social-democratie. En mettant
son but a l'avant-plan, il sera force, pendant longtemps, de lutter
comme la minorite, de subir defaite sur defaite et de supporter de rudes
persecutions. Le triomphe final du parti social-democratique n'en sera
que plus pur et plus complet."
Steck reconnait egalement que "DANS LE FOND, _la tendance
revolutionnaire est la plus juste_". "Notre parti, dit-il, doit etre
revolutionnaire, en tant qu'il possede une volonte decidement
revolutionnaire et qu'il en donne le temoignage dans toutes ses
declarations et ses agissements politiques. Que notre propagande et nos
revendications soient toujours revolutionnaires. Pensons continuellement
a notre grand but et agissons seulement comme il l'exige. Le chemin
droit est le meilleur. Soyons et restons toujours, dans la vie comme
dans la mort, des social-democrates revolutionnaires et rien d'autre. Le
reste se fera bien."
Maintenant, il existe encore deux points de vue chez les parlementaires,
notamment: il y en a qui veulent la conquete du pouvoir politique pour
s'emparer par la du pouvoir economique; cela constitue la tactique de la
social-democratie allemande actuelle, d'apres les declarations formelles
de Bebel, Liebknecht et leurs acolytes. D'un autre cote se trouvent ceux
qui veulent bien participer a l'action politique et parlementaire, mais
seulement dans un but d'agitation. Donc, les elections sont pour eux un
moyen d'agitation. C'est toujours de la demi-besogne. Il faut qu'une
porte soit ouverte ou fermee. On commence par proposer des candidats de
protestation; si le mouvement augmente, ils deviennent des candidats
serieux. Une fois elus, les deputes socialistes prennent une attitude
negative, mais, leur nombre augmentant, ils sont bien forces de
presenter des projets de loi. Et s'ils veulent les faire accepter, ce ne
sera qu'en proposant des compromis, comme Singer l'a fait remarquer.
C'est le premier pas qui coute et une fois sur la pente on est force de
descendre. Le programme pratique vote a Erfurt n'est-il pas a peu pres
litteralement celui des r
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