aucratique des social-democrates. Si nous arrivons
jamais a cet Etat-la nous serons pendant longtemps accables par ses
benedictions. De la revolution chretienne au commencement de notre
ere--qui etait d'abord egalement a tendance communiste--nous sommes
tombes aux mains du despotisme clerical et feodal et nous le subissons
actuellement a peu pres depuis vingt siecles.
Si cela peut etre evite, employons-y nos efforts. Liebknecht croyait a
Berlin que le socialisme d'Etat et la social-democratie n'avaient plus
que la derniere bataille a livrer: "Plus le capitalisme marche a sa
ruine, s'emiette et se dissout, plus la societe bourgeoise s'apercoit
que finalement elle ne peut se defendre contre les attaques des idees
socialistes, et d'autant plus nous approchons de l'instant ou le
socialisme d'Etat sera proclame serieusement; et la derniere bataille
que la social-democratie aura a livrer se fera sous la devise: "Ici, la
social-democratie, la, le socialisme d'Etat." La premiere partie est
vraie, la seconde pas. Il est evident qu'alors les social-democrates
auront ete tellement absorbes par les socialistes d'Etat, qu'ils feront
cause commune. N'oublions pas que, d'apres toute apparence, la
revolution ne se fera pas par les social-democrates, qui pour la plupart
se sont depouilles, excepte en paroles, de leur caractere
revolutionnaire; mais par la masse qui, devenue impatiente, commencera
la revolution a l'encontre de la volonte des meneurs. Et quand cette
masse aura risque sa vie, la revolution aboutissant, les
social-democrates surgiront tout a coup pour s'approprier, sans coup
ferir, les honneurs de la revolution et tacher de s'en emparer.
Actuellement les socialistes revolutionnaires ne sont pas tout a fait
impuissants; ils peuvent aboutir aussi bien a la dictature qu'a la
liberte. Ils doivent donc tacher qu'apres la lutte la masse ne soit
renvoyee avec des remerciements pour services rendus, qu'elle ne soit
pas desarmee; car celui qui possede la force prime le droit. Ils doivent
empecher que d'autres apparaissent et s'organisent comme comite central
ou comme gouvernement, sous quelque forme que ce soit, et ne pas se
montrer eux-memes comme tels. Le peuple doit s'occuper lui-meme de ses
affaires et defendre ses interets, s'il ne veut de nouveau etre dupe. Le
peuple doit eviter que des declarations ronflantes, des droits de
l'homme se fassent _sur le papier_, que la socialisation des moyens de
production soit decretee et q
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