eactionnaire".
Comment est-il possible, lorsque Marx, son maitre, par lequel il jure,
dit si clairement dans son _Capital_: "La violence est l'accoucheuse de
toute vieille societe enceinte d'une nouvelle. La violence est un
facteur economique!" Il ecrit, en outre, dans les _Deutsch-franzoesischen
Jahrbuecher_, "L'arme de la critique ne peut remplacer la critique des
armes; la violence materielle ne peut etre abolie que par la violence
materielle; la theorie elle-meme devient violence materielle des qu'elle
conquiert la masse." Et si cela n'est pas encore assez explicite, que
dire de cette citation de Marx dans la _Neue Rheinische Zeitung_: "Il
n'y a qu'un seul moyen de diminuer, de simplifier, de concentrer les
souffrances mortellement criminelles de la societe actuelle, les
sanglantes souffrances de gestation de la societe nouvelle, c'est le
TERRORISME REVOLUTIONNAIRE".
Engels ajoute dans _The Condition of the working class in England_: "La
seule solution possible est une revolution violente qui ne peut plus
tarder d'arriver. Il est trop tard pour esperer encore une solution
paisible. Les classes sont plus antagonistes que jamais, l'esprit de
revolte penetre l'ame des travailleurs, l'amertume s'accentue; les
escarmouches se concentrent en des combats plus importants, et bientot
une petite poussee suffira pour mettre tout en mouvement: alors
retentira dans le pays le cri: _Guerre aux palais, paix aux chaumieres_!
Et les riches arriveront trop tard pour arreter le courant."
Marx et Engels reconnaissent donc la violence comme facteur
revolutionnaire, et nous avons vu que Liebknecht l'appelle un facteur
reactionnaire. N'est-il pas en complete opposition avec les deux
premiers?
Alors, ce Marx etait un charlatan, un hableur revolutionnaire, un
_Maulheld_ pour employer un qualificatif en honneur parmi les militants
allemands. Il declare carrement et sans ambages que la violence est un
facteur revolutionnaire, et nulle part nous ne lisons qu'il se soit
eleve au point de vue superieur de quelques socialistes modernes, qui
qualifient la violence de facteur reactionnaire.
Aucun revolutionnaire ne considerera la violence comme revolutionnaire
sous toutes les formes et dans toutes les circonstances. En ce cas,
toute emeute, toute resistance a la police devraient etre considerees
comme telle. Mais il est excessivement singulier de traiter d'actes
reactionnaires la prise de la Bastille et la lutte des travailleurs sur
les ba
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