rouve clairement que j'ai en vue la tactique existante, celle qui doit
etre suivie d'apres le reglement du parti."
Un autre delegue, de Magdebourg, dit: "Moi aussi je desapprouve la
politique de Vollmar, mais celui-ci n'a pourtant rien dit d'autre a mon
avis, que ce qui a ete fait par toute la fraction." Auerbach, de Berlin,
y ajoute avec beaucoup de logique: "La facon d'agir des membres du
Reichstag conduit necessairement a la tactique de Vollmar."
Et quoique Bebel, Liebknecht, Auer et d'autres encore insistassent
aupres du congres pour faire adopter un ordre du jour sans equivoque;
quoique Liebknecht se prononcat tres categoriquement et exigeat meme que
l'ordre du jour de Bebel, amende par Oertel,--ordre du jour
desapprouvant les discours de Vollmar et sa nouvelle tactique,--fut
adopte, et qu'il allat meme jusqu'a dire que "si la motion d'Oertel
n'est pas adoptee, l'opposition aurait raison et dans ce cas j'irais
moi-meme a l'opposition",--quoique Bebel insistat sur la necessite de se
prononcer carrement, on n'osa pas aller jusqu'au bout, surtout apres la
mise en demeure de Vollmar: "Si la motion d'Oertel est adoptee, il ne me
reste qu'a vous dire que dans ce cas je vous ai adresse la parole pour
la derniere fois." Liebknecht n'alla pas a l'opposition et Bebel ni ses
amis ne quitterent le parti.
En ce qui concerne la question du socialisme d'Etat, Vollmar et
Liebknecht defendaient des points de vue absolument contraires. Qui ne
se rappelle la polemique dans les journaux du parti et les amenites que
ces messieurs se prodiguaient? Mais on finit par conjurer l'orage et les
deux freres ennemis, Liebknecht et Vollmar, parurent au congres ou ils
communierent dans un ordre du jour de reconciliation, confectionne de
commun accord. On voit d'ici ce morceau de litterature. Soigneusement
arrondi, edulcore, a la portee des intelligences les plus timides, cet
ordre du jour n'est qu'un amalgame de phrases creuses, contentant tout
le monde.
Mais voici qu'une nouvelle surprise vint troubler cet accord harmonieux.
Les deputes au Landtag bavarois, et parmi eux Vollmar, allaient jusqu'a
voter pour le budget. C'etait excessif peut-etre! Car voter le budget de
l'Etat, c'est accorder sa confiance au gouvernement, et de la part d'un
social-democrate cela semble d'autant plus incoherent que ce
gouvernement s'est toujours montre hostile a son parti.
Cette affaire fut mise en question au congres de Francfort. Deux ordres
du jour fure
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