. Quant a Bebel, il reproche a Grillenberger son langage
"sale et vulgaire comme le vocabulaire d'un voyou".
Ces personnalites ne nous interessent que mediocrement, mais elles
illustrent neanmoins d'une facon particuliere la complete "unite" du
parti.
Bebel pretend que l'element petit-bourgeois, considerable surtout dans
l'Allemagne du Sud, affaiblit le parti, et que l'opportunisme et le
particularisme bavarois, encourages systematiquement par Vollmar, sont
irreconciliables avec le principe.
Il constate donc l'existence de tres reelles dissensions de principes et
d'apres lui, Vollmar, Grillenberger et les leurs se trouvent devant le
dilemme d'aller soit vers les anarchistes soit dans le camp bourgeois.
Or, Vollmar ne semble nullement dispose a obeir a cette mise en demeure.
Bien au contraire: il s'imagine, apres comme avant, d'etre en parfait
accord avec les principes de la social-democratie.
Bebel publia au _Vorwaerts_ quatre articles dans lesquels il precise sa
facon de voir et apprecie les opinions de Vollmar. L'etude est
interessante et nous croyons utile d'en placer quelques fragments sous
les yeux d'une plus grande fraction du public.
Bebel rappelle combien de fois deja Vollmar a oblige les divers congres
a s'occuper de sa politique et comment Vollmar est devenu une "colonne
d'esperance" (_Hoffnungssaeule_) pour "tous les tiedes _dans_ le parti et
pour tous les reformateurs bourgeois du dehors". Lui, qui connait
Vollmar, sait que celui-ci arrivera peut-etre un jour, comme il l'a fait
avant, "a emboucher la trompette de l'ultra-radicalisme comme, a
present, il entonne l'air du "tout doux", pour piper Pierre et Paul et
grossir ainsi les bagages du parti, si ... Oui, "si"? Voila le grand
point d'interrogation et, pour le moment, je ne desire pas davantage
approfondir la question."
Vollmar fit ressortir, et avec raison, que ce que Bebel lui
reprochait avait deja ete dit par Hans Mueller[34] ... au sujet de
l'embourgeoisement du parti. Avec la pretention propre aux personnages
gouvernementaux, Bebel rejette loin de lui cette insinuation en
affirmant qu'il n'a que superficiellement feuillete la brochure de Hans
Mueller et qu'il sait a peine ce qu'elle contient.
Malgre la solennelle affirmation de M. Bebel, nous nous permettons de
n'en rien croire. Comment, voila une critique essentielle contre le
parti tout entier, faite par un homme dont Bebel lui-meme a dit qu'il
n'etait pas le premier venu, et on voudr
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