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le Cheval-Blanc. Et nous voila partis au galop de deux petits chevaux atteles en tandem. Une heure apres, tout Villerville, artistes, touristes, bourgeois, indigenes, averti qu'il allait se passer des choses peu coutumieres, s'echelonnait sur la route qui mene de Honfleur a Trouville. Les attentions se surexcitaient au plus haut point. Sapeck, vivement sollicite, se renfermait dans un mysterieux mutisme. -- Tenez, s'ecria-t-il tout a coup, en voila un! Un quoi? Tous les regards se dirigerent, anxieux, vers le nuage de poussiere que designait le doigt fatidique de Sapeck, et l'on vit apparaitre un tilbury monte par un monsieur et une dame, lequel tilbury traine par un zebre. Un beau zebre bien decouple, de haute taille, se rapprochant, par ses formes, plus du cheval que du mulet. Le monsieur et la dame du tilbury semblerent peu flattes de l'attention dont ils etaient l'objet. L'homme murmura des paroles, probablement desobligeantes, a l'egard de la population. -- En voila un autre! reprit Sapeck. C'etait en effet un autre zebre, attele a une carriole ou s'entassait une petite famille. Moins elegant de formes que le premier, le second zebre faisait pourtant honneur a la reputation de rapidite qui honore ses congeneres. Les gens de la carriole eurent vis-a-vis des curieux une tenue presque insolente. -- On voit bien que c'est des Parisiens, s'ecria une jeune campagnarde, ca n'a jamais rien vu! -- Encore un! clama Sapeck. Et les zebres succederent aux zebres, tous differents d'allure et de forme. Il y en avait de grands comme de grands chevaux, et d'autres, petits comme de petits anes. La caravane comptait meme un cure, grimpe dans une petite voiture verte et traine par un tout joli petit zebre qui galopait comme un fou. Notre attitude fit lever les epaules au digne pretre, onctueusement. Sa gouvernante nous appela tas de voyous. Et puis, a la fin, la route reprit sa physionomie ordinaire: les zebres etaient passes. -- Maintenant, dit Sapeck, je vais vous expliquer le phenomene. Les gens que vous venez de voir sont des habitants de Grailly-sur- Toucque, et sont reputes pour leur humeur acariatre. On cite meme, chez eux, des cas de ferocite inouie. Depuis les temps les plus recules, ils emploient, pour la traction et les travaux des champs, les zebres dont il vous a ete donne de contempler quelques echantillons. Ils se montrent tres jaloux de leurs betes, et n'ont jamais voul
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