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garcon et riche, qui s'appelle Louis de Saint-Baptiste. Les deux autres se composent de M. Balizard, important metallurgiste dans la Haute-Marne, et de Mme Balizard, jeune femme pas jolie, si vous voulez, mais irresistible pour ceux qui aiment ce genre-la. Un soir, Mme Balizard demanda simplement a son mari: -- Est-ce que nous n'irons pas bientot a Paris voir l'Exposition? -- Impossible, repondit simplement le metallurgiste; j'ai de tres gros interets en jeu, et je serais plus fourneau que tous mes hauts fourneaux reunis, si je quittais mon usine en ce moment. Bien, repliqua simplement Mme Balizard, nous attendrons. Mais, qui t'empeche d'y aller seule, si tu en as envie? -- Bien, mon ami. Et le lendemain meme de cette conversation (la simplicite n'exclut pas la prestesse) Mme Balizard prenait l'express de Paris, tres simplement. Peu de jours apres son arrivee, elle se trouvait au Cabaret roumain, tres emue par la musique des Lautars (la simplicite n'exclut pas l'art), quand un grand, tres joli garcon vint s'asseoir pres d'elle. C'etait Louis de Saint-Baptiste. Il la regarda avec une simplicite non demunie d'interet. Elle le regarda dans les memes conditions. Et il dit: -- Madame, vous avez exactement la physionomie et l'attitude que j'aime chez la femme. Je serais curieux de savoir si votre voix a le timbre que j'aime aussi. Dites-moi quelques mots, je vous prie. -- Volontiers, monsieur. De mon cote, je vous trouve tres seduisant, avec votre air distingue, vos yeux bleus qui ont des regards de grand bebe, et vos cheveux blonds qui bouclent naturellement, et si fins. -- Je suis tres content que nous nous plaisions. Dinons ensemble, voulez-vous? Ils dinerent ensemble ce soir-la, et, le lendemain, ils dejeunerent ensemble. Le surlendemain, ce n'est pas seulement leur repas qu'ils prirent en commun. Mais tout cela, si simplement! Les meilleures choses prennent fin, ici-bas, et bientot Mme Balizard dut regagner Saint-Dizier. Pas seule. Dieu avait beni son union passagere et coupable (socialement) avec M. de Saint-Baptiste. Ce dernier fut immediatement informe des que la chose fut certaine, et il en fremit tout de joie dans son coeur simple. Ce fut une petite fille. Un beau matin du mois suivant, Saint-Baptiste se dit simplement: -- Je vais aller chercher ma petite fille. Et il prit l'express de Saint-Dizier. -- M. Balizard, s'il vous plait? -- C'est moi, monsieur.
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