que l'exemple assez frequent des generaux.
Dumouriez fut donc oblige de livrer les trois commissaires, et on lui fit
l'affront de les faire arreter malgre la garantie qu'il leur avait donnee.
Pache lui ecrivit, avec sa douceur accoutumee, qu'on examinerait ses
demandes, qu'on pourvoirait a ses besoins, et que le comite des achats
ferait pour cela des acquisitions considerables; il lui annoncait en meme
temps de nombreux arrivages, qui n'avaient pas lieu. Dumouriez, qui ne les
recevait pas, se plaignait sans cesse; de maniere qu'a lire d'une part les
lettres du ministre, on aurait cru que tout abondait, et a lire celles du
general, on devait croire a un denuement absolu. Dumouriez eut recours a
des expediens, a des emprunts sur les chapitres des eglises; il vecut avec
un marche de Malus, qu'on lui avait permis de maintenir, vu l'urgence, et
il fut encore retenu du 14 au 19 a Bruxelles.
Dans cet intervalle Stengel, detache avec l'avant-garde, avait pris
Malines: c'etait une prise importante, a cause des munitions en poudre et
en armes de toute espece que cette place renfermait, et qui en faisaient
l'arsenal de la Belgique. Labourdonnaie, qui etait entre le 13 a Anvers,
organisait des clubs, indisposait les Belges en encourageant les
agitateurs populaires, et malgre tout cela ne mettait aucune vigueur dans
le siege du chateau. Dumouriez, ne pouvant plus s'accommoder d'un
lieutenant si fort occupe de clubs, et si peu de la guerre, le remplaca
par Miranda, Peruvien plein de bravoure, qui etait venu en France a
l'epoque de la revolution, et avait obtenu un haut grade par l'amitie de
Petion. Labourdonnaie, prive de son armee et ramene dans le departement du
Nord, vint y exciter le zele des jacobins contre _Cesar Dumouriez_.
C'etait la le nom que deja on commencait a donner au general.
L'ennemi avait songe d'abord a se placer derriere le canal de Vilvorden,
et a se tenir en relation avec Anvers. Il commettait ainsi la meme faute
que Dumouriez, en cherchant a se rapprocher de l'Escaut, au lieu de courir
sur la Meuse, comme ils auraient du le faire tous deux, l'un pour se
retirer, l'autre pour empecher la retraite. Enfin Clerfayt, qui avait pris
le commandement, sentit la necessite de repasser promptement la Meuse, et
d'abandonner Anvers a son sort. Dumouriez alors reporta Valence de
Nivelles sur Namur, pour en faire le siege, et il eut le tort tres grave
de ne pas le jeter au contraire le long de la Meuse, pour fermer la
re
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