nces ethiopiens_ furent employes en Nubie par les heros de
l'Egypte.
Le 3 au soir commencerent nos travaux a Ibsamboul: il s'agissait
d'exploiter le grand temple, couvert de si grands et de si beaux
bas-reliefs. Nous avons forme l'entreprise d'avoir le dessin _en grand
et colorie_ de tous les bas-reliefs qui decorent la grande salle du
temple, les autres pieces n'offrant que des sujets religieux; et lorsque
l'on saura que la chaleur qu'on eprouve dans ce temple, aujourd'hui
_souterrain_ (parce que les sables en ont presque couvert la facade),
est comparable a celle d'un bain turc fortement chauffe; quand on saura
qu'il faut y entrer presque nu, que le corps ruissele perpetuellement
d'une sueur abondante qui coule sur les yeux, degoutte sur le papier
deja trempe par la chaleur humide de cette atmosphere, chauffee comme
dans un autoclave, on admirera sans doute le courage de nos jeunes gens,
qui bravent cette fournaise pendant trois ou quatre heures par jour, ne
sortent que par epuisement, et ne quittent le travail que lorsque leurs
jambes refusent de les porter.
Aujourd'hui 12, notre plan est presque accompli: nous possedons deja
_six grands tableaux_ representant:
1er. Rhamses le Grand sur son char, les chevaux lances au grand galop;
il est suivi de trois de ses fils, montes aussi sur des chars de guerre;
il met en fuite une armee assyrienne et assiege une place forte.
2e. Le roi a pied, venant de terrasser un chef ennemi, et en percant un
second d'un coup de lance. Ce groupe est d'un dessin et d'une
composition admirables.
3e. Le roi est assis au milieu des chefs de l'armee; on vient lui
annoncer que les ennemis attaquent son armee. On prepare le char du roi,
et des serviteurs moderent l'ardeur des chevaux, qui sont dessines, ici
comme ailleurs, en perfection. Plus loin se voit l'attaque des ennemis,
montes sur des chars de guerre et combattant sans ordre une ligne de
chars egyptiens methodiquement ranges. Cette partie du tableau est
pleine de mouvement et d'action: c'est comparable a la plus belle
bataille peinte sur les vases grecs, que ces tableaux nous rappellent
involontairement.
4e. Le triomphe du roi et sa rentree solennelle (a _Thebes_, sans
doute), debout sur un char superbe, traine par des chevaux marchant au
pas et richement caparaconnes. Devant le char sont deux rangs de
prisonniers africains, les uns de race _negre_ et les autres de race
_barabra,_ formant des groupes parfaitement dessines, pl
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