fut jamais posee sur une plus
belle tete. Celui-ci pretend que Louis XII ne pouvait avoir un plus
digne successeur; celui-la, moins instruit en chronologie, s'imagine que
Francois etait le fils du Pere du peuple: aussitot la fille ainee du
general redresse cette erreur en soutenant qu'il etait fils de Charles
d'Orleans, comte d'Angouleme; et que, lors des Etats tenus a Tours,
il avait ete fiance avec la fille de Louis XII, nommee ... "Claude de
France, fille d'Anne de Bretagne," dit en baissant les yeux, et comme
malgre elle, Suzanne de La Tour, sur laquelle tous les regards se
porterent. Parmi les portraits de femmes etait celui de cette belle
Valentine de Milan qui mourut de douleur sur la tombe de son mari. "On
dirait, a la voir, s'ecria la fille cadette du general, qu'elle prononce
encore ces mots si touchants: "Plus rien ne m'est; rien ne m'est
plus.--Son petit-fils, ajoute la soeur ainee, etait loin de s'attendre a
monter sur le trone, car entre elle et lui, c'est-a-dire depuis
Charles VI jusqu'a son regne, il y a eu, je crois ... trois rois de
France.--Quatre, si je ne me trompe, Mademoiselle: Charles VII, Louis
XI, Charles VIII et Louis XII, dit Cecile de La Tour.--Vous avez raison,
Mademoiselle," reprend la savante pretentieuse, en rougissant de son
erreur. Enfin tous les yeux s'arreterent sur deux grands portraits en
pied, places l'un a cote de l'autre, et qui faisaient eprouver aux
spectateurs des sentiments divers. L'un representait le chevalier
Bayard, sans reproche et sans peur; et l'autre, le connetable de
Bourbon, qui avait trahi son roi pour servir Charles-Quint, dont il
desirait epouser la soeur. "Quel contraste! disait-on: la tout ce que
l'heroisme et la fidelite peuvent inspirer de veneration; ici tous les
remords de l'ambition decue.--N'est-ce pas a la bataille de Marignan,
dit la fille ainee du general, que fut tue Bayard?--Non, ma chere, lui
repond sa soeur, c'est au siege de Pampelune.--Ce fut, je crois, en
Italie, reprend avec timidite Suzanne de La Tour.--Oui, sans doute,
ajoute Cecile; ce fut a la retraite de Romaguagno qu'il tomba d'un coup
de mousquet, et qu'on baisant la croix du son epee il demanda qu'on le
mit sous un arbre, le visage tourne vers l'ennemi: parce que, dit-il,
ne lui ayant jamais tourne le dos, il ne voulait pas commencer a ses
derniers moments.--Ce fut alors, reprit Suzanne, que se presenta devant
lui le connetable de Bourbon, lui temoignant combien il le plaignait.
"Ce n'e
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