ommandement. Il tenait
surtout beaucoup aux importantes iles venitiennes de la Grece, Corfou,
Zante, Cephalonie, Sainte-Maure, Cerigo. Sur-le-champ il donna des
ordres pour les faire occuper. Il ecrivit a Toulon pour qu'on lui
envoyat par terre un certain nombre de marins, promettant de les
defrayer et de les equiper a leur arrivee a Venise. Il demanda au
directoire des ordres pour que l'amiral Brueys appareillat sur-le-champ
avec six vaisseaux, afin de venir rallier toute la marine venitienne, et
d'aller s'emparer des iles de la Grece. Il fit partir de son chef deux
millions pour Toulon, afin que l'ordonnateur de la marine ne fut pas
arrete par le defaut de fonds. Il passa encore ici par dessus les
reglemens de la tresorerie, pour ne pas subir de delai. Cependant,
craignant que Brueys n'arrivat trop tard, il reunit la petite flottille
qu'il avait dans l'Adriatique aux vaisseaux trouves dans Venise, mela
les equipages venitiens aux equipages francais, placa a bord deux mille
hommes de troupes, et les fit partir sur-le-champ pour s'emparer des
iles. Il s'assurait ainsi la possession des postes les plus importans
dans le Levant et l'Adriatique, et prenait une position qui, devenant
tous les jours plus imposante, devait influer singulierement sur les
negociations definitives avec l'Autriche.
La revolution faisait tous les jours de nouveaux progres, depuis que la
signature des preliminaires de Leoben avait fixe le sort de l'Italie, et
y avait assure l'influence francaise. Il etait certain maintenant que la
plus grande partie de la Haute-Italie serait constituee en republique
democratique. C'etait un exemple seduisant, et qui agitait le Piemont,
le duche de Parme, la Toscane, les Etats du pape. Le general francais
n'excitait personne, mais semblait pret a accueillir ceux qui se
jetteraient dans ses bras. A Genes, les tetes etaient fort exaltees
contre l'aristocratie, moins absurde et moins affaiblie que celle de
Venise, mais plus obstinee encore, s'il etait possible. La France, comme
on a vu, avait traite avec elle pour assurer ses derrieres, et s'etait
bornee a exiger 2 millions d'indemnites, 2 millions en pret, et le
rappel des familles exilees pour leur attachement a la France. Mais le
parti patriote ne garda plus de mesure des que Bonaparte eut impose la
paix a l'Autriche. Il se reunissait chez un nomme Morandi, et y avait
forme un club extremement violent. Une petition y fut redigee et
presentee au doge, pour demander
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