ens, dans l'espoir de
les faire agreer a une seconde deliberation, en les presentant sous une
autre forme. Les resolutions de toute espece contre le gouvernement se
succederent dans les cinq-cents. On interdit aux deputes de recevoir des
places un an avant leur sortie du corps legislatif. Imbert-Colomes, qui
correspondait avec la cour de Blankembourg, proposa d'oter au directoire
la faculte qu'il tenait d'une loi, d'examiner les lettres venant de
l'etranger. Aubry, le meme qui, apres le 9 thermidor, opera une reaction
dans l'armee, qui, en 1795, destitua Bonaparte, Aubry proposa d'enlever
au directoire le droit de destituer les officiers, ce qui le privait
de l'une de ses plus importantes prerogatives constitutionnelles. Il
proposa aussi d'ajouter aux douze cents grenadiers composant la garde du
corps legislatif, une compagnie d'artillerie et un escadron de dragons,
et de donner le commandement de toute cette garde aux inspecteurs de la
salle du corps legislatif, proposition ridicule et qui semblait
annoncer des preparatifs de guerre. On denonca l'envoi d'un million a
l'ordonnateur de la marine de Toulon, envoi que Bonaparte avait fait
directement, sans prendre l'intermediaire de la tresorerie, pour hater
le depart de l'escadre dont il avait besoin dans l'Adriatique. Ce
million fut saisi par la tresorerie, et transporte a Paris. On parla de
semblables envois, faits de la meme maniere, de l'armee d'Italie aux
armees des Alpes, du Rhin et de Sambre-et-Meuse. On fit un long rapport
sur nos relations avec les Etats-Unis; et, quelque raison qu'eut le
directoire dans les differends eleves avec cette puissance, on le
censura avec amertume. Enfin la fureur de denoncer et d'accuser toutes
les operations du gouvernement entraina les clichyens a une derniere
demarche, qui fut de leur part une funeste imprudence.
Les evenemens de Venise avaient retenti dans toute l'Europe. Depuis le
manifeste de Palma-Nova, cette republique avait ete aneantie, et celle
de Genes revolutionnee, sans que le directoire eut donne un seul mot
d'avis aux conseils. La raison de ce silence etait, comme on l'a vu,
dans la rapidite des operations, rapidite telle, que Venise n'etait plus
avant qu'on put mettre la guerre en deliberation au corps legislatif. Le
traite intervenu depuis n'avait pas encore ete soumis a la discussion,
et devait l'etre sous quelques jours. Au reste, c'etait moins du silence
du directoire qu'on etait fache, que de la chute des gouvern
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