lliere et Rewbell lui en
donnaient le signal. Il etait tres compromis; on parlait de l'accuser;
mais il attendait avec fermete au milieu de son quartier-general ce que
la majorite des cinq-cents dechainee contre lui pourrait entreprendre.
Son age ne lui ayant pas permis d'accepter le ministere de la guerre,
Scherer y fut appele a sa place.
L'eclat qui venait d'avoir lieu, ne permettait plus d'employer Hoche a
l'execution des projets du directoire. D'ailleurs l'importance qu'une
telle participation allait lui donner, pouvait exciter la jalousie des
autres generaux. Il n'etait pas impossible que Bonaparte trouvat mauvais
qu'on s'adressat a d'autres qu'a lui. On pensa qu'il vaudrait mieux
ne pas se servir de l'un des generaux en chef, et prendre l'un des
divisionnaires les plus distingues. On imagina de demander a Bonaparte
un de ces generaux devenus si celebres sous ses ordres; ce qui aurait
l'avantage de le satisfaire personnellement, et de ne blesser en
meme temps aucun des generaux en chef. Mais tandis qu'on songeait
a s'adresser a lui, il intervenait dans la querelle, d'une maniere
foudroyante pour les contre-revolutionnaires, et au moins embarrassante
pour le directoire. Il choisit l'anniversaire du 14 juillet, repondant
au 26 messidor, pour donner une fete aux armees, et faire rediger des
adresses sur les evenemens qui se preparaient. Il fit elever a Milan
une pyramide portant des trophees, et le nom de tous les soldats et
officiers morts pendant la campagne d'Italie. C'est autour de cette
pyramide que fut celebree la fete; elle fut magnifique. Bonaparte y
assista de sa personne, et adressa a ses soldats une proclamation
menacante. "Soldats, dit-il, c'est aujourd'hui l'anniversaire du 14
juillet. Vous voyez devant vous les noms de nos compagnons d'armes morts
au champ d'honneur, pour la liberte de la patrie. Ils vous ont donne
l'exemple. Vous vous devez tout entiers a la republique; vous vous devez
tout entiers au bonheur de trente millions de Francais; vous vous devez
tout entiers a la gloire de ce nom qui a recu un nouvel eclat par vos
victoires.
"Soldats! je sais que vous etes profondement affectes des malheurs qui
menacent la patrie. Mais la patrie ne peut courir de dangers reels. Les
memes hommes qui l'ont fait triompher de l'Europe coalisee, sont la.
Des montagnes nous separent de la France; vous les franchiriez avec la
rapidite de l'aigle, s'il le fallait, pour maintenir la constitution,
defendre la liber
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