pas. L'occasion la
plus commode s'offrait de diriger des troupes sur Paris. Il travaillait
en ce moment avec la plus grande ardeur a preparer sa nouvelle
expedition d'Irlande; il etait alle en Hollande pour surveiller les
preparatifs qui se faisaient au Texel. Il avait resolu de detacher vingt
mille hommes de l'armee de Sambre-et-Meuse, et de les diriger sur Brest.
Dans leur route, a travers l'interieur, il etait facile de les arreter
a la hauteur de Paris, et de les employer au service du directoire. Il
offrit plus encore: il fallait de l'argent, soit pour la colonne en
route, soit pour un coup de main; il s'en assura par un moyen fort
adroit. On a vu que les provinces entre Meuse et Rhin n'avaient qu'une
existence incertaine jusqu'a la paix avec l'Empire. Elles n'avaient pas
ete, comme la Belgique, divisees en departemens et reunies a la France;
elles etaient administrees militairement et avec beaucoup de prudence
par Hoche, qui voulait les republicaniser, et, dans le cas ou on ne
pourrait pas obtenir leur reunion expresse a la France, en faire une
republique cis-rhenane, qui serait attachee a la republique comme
une fille a sa mere. Il avait etabli une commission a Bonn, chargee
d'administrer le pays, et de recevoir les contributions frappees tant
en-deca qu'au-dela du Rhin. Deux millions et quelques cent mille francs
se trouvaient dans la caisse de cette commission. Hoche lui defendit de
les verser dans la caisse du payeur de l'armee, parce qu'ils seraient
tombes sous l'autorite de la tresorerie, et distraits peut-etre pour des
projets meme etrangers a l'armee. Il fit payer la solde de la colonne
qu'il allait mettre en mouvement, et garder en reserve pres de deux
millions, soit pour les offrir au directoire, soit pour les employer
a l'expedition d'Irlande. C'etait par zele politique qu'il commettait
cette infraction aux regles de la comptabilite; car ce jeune general,
qui, plus qu'aucun autre, avait pu s'enrichir etait fort pauvre. En
faisant tout cela, Hoche croyait executer les ordres, non-seulement de
Barras, mais de Larevelliere-Lepaux, et de Rewbell.
Deux mois s'etaient ecoules depuis le 1er prairial, c'est-a-dire depuis
l'ouverture de la nouvelle session: on etait a la fin de messidor
(mi-juillet). Les propositions arretees a Clichy, et portees aux
cinq-cents, n'avaient pas cesse de se succeder. Il s'en preparait une
nouvelle, a laquelle la faction royaliste attachait beaucoup de prix.
L'organisation des gar
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