sser pour le plus beau
gentilhomme de Paris, a qui toutes les grandes dames de l'epoque
ecrivaient des lettres passionnees, ce triomphateur a qui nulle femme ne
resistait, Henri de Guise etait marie et trompe...
Ce fut le mari le plus outrage de son epoque. Il eut des desespoirs
d'orgueil--car, naturellement, il n'aimait pas sa femme dont il exigeait
la fidelite: il voulait bien la tromper tous les jours, mais non en etre
bafoue. L'assassinat de Saint-Megrin n'arreta pas l'outrage: Catherine
de Cleves, duchesse de Guise, pleura huit jours Saint-Megrin et prit un
autre amant, puis un autre, puis d'autres, en sorte que Guise continua a
verser du sang et des larmes de rage.
Pour le moment, Henri de Guise ne connaissait pas l'amant de Catherine:
pourtant, il etait bien sur qu'elle en avait un. Resolu a garder toute
sa lucidite d'esprit, au moment ou Paris commencait a gronder, il envoya
Catherine en Lorraine, sous la garde d'une duegne dont il se croyait
sur. On a vu par la lettre de la princesse Fausta que Catherine etait
sortie par une porte et rentree par une autre... Mais la devait
s'arreter la comedie... C'est sur un drame que le rideau allait se
relever!...
Rentre en son hotel, le duc de Guise se renferma dans son appartement
et eut une longue conversation avec celui qui lui etait annonce dans
la lettre de Fausta. Le lendemain, il passa sa journee a dicter des
lettres, a donner des ordres. Il etait inquiet, nerveux, ses familiers
voyaient clairement les marques de la tempete interieure qui se
dechainait en lui.
Le soir de ce meme jour deux hommes s'arretaient a l'extremite de la
Cite, devant une maison dont la facade en ruine dissimulait un feerique
palais.
L'un d'eux frappa, et, lorsque la porte de fer se fut ouverte, s'effaca
devant son compagnon qui entra. A l'interieur, ce dernier laissa
retomber son manteau, et les deux gardes qui veillaient sans cesse dans
le vestibule purent reconnaitre la sombre et livide figure du duc de
Guise.
Le roi de Paris, et que Paris eut voulu appeler roi de France, fut alors
conduit vers la gauche de ce palais, c'est-a-dire vers cette ligne ou la
maison Fausta et l'auberge du Pressoir-de-Fer entraient en conjonction.
La, dans une salle plus petite, moins severe que les autres, mais aussi
plus elegante, la princesse Fausta, harmonieusement habillee d'un
costume de laine blanche aux plis hieratiques, etait assise dans un
fauteuil couvert de soie blanche; ses pieds reposa
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