r a sa place, ni se resoudre a une
commission rigoureuse. Il fit marcher ses colonnes fort tard; il laissa
les sections proclamer tout ce qu'elles voulurent pendant la journee du
12; il se mit ensuite a parlementer secretement avec quelques-uns de
leurs chefs, au lieu d'agir; il declara meme aux trois representans
charges de diriger la force armee, qu'il ne voulait pas avoir sous ses
ordres le bataillon des patriotes. Les representans lui repondirent que
ce bataillon etait sous les ordres du general Berruyer seul. Ils le
presserent d'agir, sans denoncer encore aux deux comites ses hesitations
et sa mollesse. Ils virent d'ailleurs la meme repugnance chez plus d'un
officier, et entre autres chez les deux generaux de brigade Despierre et
Debar, qui, pretextant une maladie, ne se trouvaient pas a leur poste.
Enfin, vers la nuit, Menou s'avanca avec le representant Laporte sur la
section Lepelletier. Elle siegeait au couvent des Filles-Saint-Thomas,
qui a ete remplace depuis par le bel edifice de la Bourse. On s'y
rendait par la rue Vivienne. Menou entassa son infanterie, sa cavalerie,
ses canons, dans cette rue, et se mit dans une position ou il aurait
combattu avec peine, enveloppe par la multitude des sectionnaires qui
fermaient toutes les issues, et qui remplissaient les fenetres des
maisons. Menou fit rouler ses canons jusqu'a la porte du couvent, et
entra avec le representant Laporte et un bataillon dans la salle meme de
la section. Les membres de la section, au lieu d'etre formes en
assemblee deliberante, etaient armes, ranges en ligne, ayant leur
president en tete: c'etait M. Delalot. Le general et le representant les
sommerent de rendre leurs armes; ils s'y refuserent. Le president
Delalot, voyant l'hesitation avec laquelle on faisait cette sommation,
y repondit avec chaleur, parla aux soldats de Menou avec a-propos et
presence d'esprit, et declara qu'il faudrait en venir aux dernieres
extremites pour arracher les armes a la section. Combattre dans cet
espace etroit, ou se retirer pour foudroyer la salle a coups de canon,
etait une alternative douloureuse. Cependant, si Menou eut parle avec
fermete, et braque son artillerie, il est douteux que la resolution des
sectionnaires se fut maintenue jusqu'au bout. Menou et Laporte aimerent
mieux une capitulation; ils promirent de faire retirer les troupes
conventionnelles, a condition que la section se separerait sur-le-champ;
elle promit ou feignit de le promettre. Une parti
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