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t de trancher ainsi la question. "Je vous dis qu'il faut saigner, reprit Albert avec force. Avec ou sans la saignee la crise doit revenir. --Permettez, dit le docteur Wetzelius; ceci n'est pas aussi certain que vous paraissez le croire." Et il sourit d'un air un peu dedaigneux et ironique. "Si la crise ne revient pas, tout est perdu, repartit Albert; vous devez le savoir. Cette somnolence conduit droit a l'engourdissement des facultes du cerveau, a la paralysie, et a la mort. Votre devoir est de vous emparer de la maladie, d'en ranimer l'intensite pour la combattre, de lutter enfin! Sans cela, que venez-vous faire ici? Les prieres et les sepultures ne sont pas de votre ressort. Saignez, ou je saigne moi-meme." Le docteur savait bien qu'Albert raisonnait juste, et il avait eu tout d'abord l'intention de saigner; mais il ne convenait pas a un homme de son importance de prononcer et d'executer aussi vite. C'eut ete donner a penser que le cas etait simple et le traitement facile, et notre Allemand avait coutume de feindre de grandes perplexites, un penible examen, afin de sortir de la triomphant, comme par une soudaine illumination de son genie, afin de faire repeter ce que mille fois il avait fait dire de lui: "La maladie etait si avancee, si dangereuse, que le docteur Wetzelius lui-meme ne savait a quoi se resoudre. Nul autre que lui n'eut saisi le moment et devine le remede. C'est un homme bien prudent, bien savant, bien fort. Il n'a pas son pareil, meme a Vienne!" Quand il se vit contrarie, et mis au pied du mur sans facon par l'impatience d'Albert: "Si vous etes medecin, lui repondit-il, et si vous avez autorite ici, je ne vois pas pourquoi l'on m'a fait appeler, et je m'en retourne chez moi. --Si vous ne voulez point vous decider en temps opportun, vous pouvez vous retirer, dit Albert." Le docteur Wetzelius, profondement blesse d'avoir ete associe a un confrere inconnu, qui le traitait avec si peu de deference, se leva et passa dans la chambre d'Amelie, pour s'occuper des nerfs de cette jeune personne, qui le demandait instamment, et pour prendre conge de la chanoinesse; mais celle-ci le retint. "Helas! mon cher docteur, lui dit-elle, vous ne pouvez pas nous abandonner dans une pareille situation. Voyez quelle responsabilite pese sur nous! Mon neveu vous a offense; mais devez-vous prendre au serieux la vivacite d'un homme si peu maitre de lui-meme?... --Est-ce donc la le comte Albert? demanda le
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