e; si, par
exemple, on relit un passage d'une histoire qu'on n'avait pas compris
d'abord, et qui est necessaire pour l'intelligence du reste, alors, sous
l'influence de ce surcroit d'attention, toute l'activite automatique est
suspendue.
Ces experiences ne different nullement de celles que j'ai publiees moi-meme
il y a plusieurs annees dans le _Mind_ et que je viens de resumer plus
haut; elles sont seulement un peu plus complexes, ce qui tient a ce que
les deux auteurs se sont longuement entraines; ainsi, ils ont pu avoir de
l'ecriture automatique spontanee, ce que je n'ai pu faire sur mes sujets.
Mais la nouveaute de leur etude ne doit pas etre cherchee la; elle consiste
plutot en ce qu'etant psychologues, ils ont pu analyser de tres pres ce
qui se passait dans leur conscience pendant les experiences; c'est cette
auto-analyse qui donne un tres grand interet a leurs etudes. Nous allons
rendre compte des observations qu'ils ont faites.
Tout d'abord, ils ont eu souvent le sentiment, quand ils ont eu l'occasion
de percevoir leur activite automatique, que cette activite a un caractere
_extra-personnel_, c'est-a-dire leur est etrangere. Ainsi, s'ils
s'apercoivent que, pendant une lecture, leur main fait remuer la
planchette, ce mouvement leur apparait comme produit par une cause
exterieure; ils n'en ont conscience que par les sensations qui accompagnent
le mouvement produit. Quand le sujet lit a haute voix, en ecoutant une
autre personne, le bruit de sa propre voix, s'il l'entend, lui parait
etranger.
C'est surtout dans l'experience de l'ecriture automatique sous dictee
pendant une lecture consciente qu'on s'est bien rendu compte du mecanisme
de cette inconscience. L'ecriture sous dictee comprend 4 elements: 1 deg.
l'audition du mot dicte; 2 deg. la formation d'une impulsion motrice; 3 deg.
une sensation d'effort; 4 deg. une sensation centripete, venant du bras, et
avertissant que le mouvement graphique a ete execute. L'impulsion motrice
est difficile a decrire; elle se compose de representations visuelles
et motrices du mouvement a executer, et d'autre chose encore. Dans les
experiences, on a vu se produire par degres l'inconscience de l'operation
entiere. Ce qui devient d'abord inconscient, c'est le sentiment de
l'effort. On entend le mot dicte, on a une idee d'ecrire, et cela se
trouve ecrit; on n'a pas le sentiment de la difficulte, de "quelque chose
d'accompli". L'acte parait encore volontaire. Ce sentiment de l'ef
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