isme qui seule donne de l'interet a l'etude. Seashore
parait ne pas l'avoir toujours bien compris; car les details qu'il nous
donne sur ce point sont assez maigres. Nous noterons seulement les quelques
remarques qui suivent: Il est aussi facile, dans les experiences sur la
lumiere, de donner des illusions sur l'augmentation de clarte que sur la
diminution.--L'illusion se produit a peu pres avec la meme rapidite que la
perception correspondante.--Alors meme que le sujet n'est pas en attente
d'un seul stimulus, mais de deux, et doit choisir entre les deux (par
exemple il doit se produire soit plus, soit moins de lumiere), l'illusion
est possible, car le sujet peut fixer son attention principalement sur
l'idee d'un seul stimulus, et etre convaincu par quelque circonstance
banale que c'est bien ce stimulus-la qui va se produire.--Il est arrive
parfois que certains sujets etaient avertis par d'autres que les
experiences etaient illusoires; malgre leur scepticisme, ils n'en ont pas
moins subi l'illusion, au bout de quelques repetitions des stimulus reels;
il en a ete de meme pour un sujet qu'on avait formellement averti de
l'illusion qu'on allait produire. Il suffit de repeter plusieurs fois le
stimulus reel pour ecarter l'effet de cette suggestion negative.--La
force de la suggestion a ete augmentee par le silence du laboratoire, la
solitude, l'obscurite, le signal donne avant le stimulus, les observations
spontanees du sujet sur le mecanisme des appareils, la regularite rythmique
de certaines excitations, la synesthesie de sensations reelles avec les
sensations suggerees. Ainsi, dans les experiences sur le gout, on deposait
toutes les fois sur la langue une goutte d'eau; il y avait donc une
sensation reelle tactile, qui tantot etait associee a une sensation de gout
(sucre), tantot n'y etait pas associee, mais la suggerait.
Nous pouvons faire a ces experiences de Seashore la meme critique qu'aux
notres; elles n'excluent pas completement l'action personnelle,
l'influence degagee par l'experimentateur, bien que cette influence soit
incontestablement moindre que dans le cas ou il donne directement un ordre.
Il y a une remarque sur laquelle l'auteur n'insiste pas assez, peut-etre,
c'est que les illusions ne peuvent porter que sur des sensations faibles.
Pour les experiences visuelles, par exemple, il a ete amene a troubler
seulement des perceptions de minima d'excitation ou de differences minima,
et ces experiences sont certain
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