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--Helas! helas!" fit Rosalie qui se cacha la tete
dans ses mains et eclata en sanglots.
Destroy, bien que tout cela lui parut singulierement etrange, ne voulut
voir dans cette explosion de chagrin que l'effet de scrupules outres.
Peu apres, Clement revint de son bureau. Accoutume de longue date a voir
les sombres tristesses de sa femme, il ne prit pas meme garde a la trace
de ses larmes recentes. Au surplus, il etait preoccupe. D'un ton
sarcastique et en termes injurieux, il declara qu'il communiait le
lendemain et conseilla a sa femme, puisque aussi bien sa faiblesse la
dispensait de cette _ignoble comedie_, de se confesser au moins plus
souvent qu'elle ne faisait. Rosalie, pour la premiere fois peut-etre, ne
cacha point son affliction de l'entendre parler avec cette irreverence.
"Quoi? qu'est-ce? fit Clement avec une colere hautaine. Les lieux communs
de l'abbe auraient-ils fait impression sur toi?... N'oublie pas, ajouta-il
avec une energie effrayante, que je ne veux meme pas de l'ombre d'un tiers
ou d'une pensee entre nous deux! Plutot que d'etre a la merci d'un pretre,
je prefererais subir le dernier supplice!"
Max penchait la tete d'un air soucieux.
"Serais-tu jaloux d'un vieillard?" demanda Rosalie en s'efforcant de
sourire.
Loin de protester contre cette facon d'interpreter sa colere, Clement se
calma tout a coup et changea brusquement de conversation.
Il etait rare qu'un jour s'ecoulat sans etre marque par quelque incident
nouveau. Ainsi, dans la meme semaine, Destroy se trouvant aupres de Mme
Thillard, legerement indisposee:
"Il parait, lui dit celle-ci, que votre M. Clement a ete jadis commis dans
notre maison?
--Comment l'avez-vous appris? demanda Max curieusement.
--Par Frederic, dit Mme Thillard, qui est alle prevenir Mme Rosalie de mon
indisposition...."
Elle ajouta que le vieillard avait rapporte les plus penibles impressions
de cette visite. Clement, trouble d'abord en l'apercevant, s'etait bientot
montre envers lui aussi expansif qu'il venait d'etre reserve. Il ne
s'etait pas borne a lui faire voir son appartement, il avait encore
pretendu lui raconter son histoire jusque dans les plus minimes details,
et l'avait oblige d'examiner ses livres, sous le pretexte de lui demander
s'ils etaient bien tenus. Frederic avait ete d'autant plus frappe de ce
dernier souci, que lesdits livres annoncaient un comptable de premier
ordre. En depit de son aisance, de sa vie laborieuse et de s
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