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it-elle; au moins tu ne partiras pas a jeun; deux oeufs frais, une bonne tasse de cafe, te remettront un peu des fatigues de cette nuit, d'autant plus dures pour toi qu'elles s'ajoutaient a ton chagrin. Pauvre pere, je t'assure que je t'ai plaint de tout mon coeur, et que plus d'une fois je me suis reproche le supplice que je t'imposais en te faisant jouer ces airs de danse qui exasperaient ta douleur. --Au moins t'es-tu amusee? --Je devrais te dire oui, mais cela ne serait pas vrai. --Tu as eprouve quelque deception? Elle hesita un moment, non parce qu'elle ne comprenait pas a quelle deception son pere faisait allusion, mais parce qu'elle avait une certaine honte a repondre. --J'ai ete demandee en mariage plus de dix fois depuis hier soir, dit-elle enfin avec un demi-sourire. --Eh bien? --Eh bien, sais-tu a qui ces demandes s'adressaient? --A toi, bien sur. --A moi ta fille, non; a moi l'heritiere de mon oncle, oui; sur une parole de maman, mal entendue ou mal comprise, on s'est imagine que la fortune de mon oncle allait nous revenir, et chacun a voulu prendre rang. --Et si ce qu'on s'est imagine se realisait? --As-tu des raisons pour le croire? --Le croire, non; l'esperer, oui: car je ne peux pas admettre que Gaston, malgre notre rupture, ne t'ait rien laisse par son testament, toi, sa niece, contre qui il n'avait aucun grief. --Mais s'il n'a pas fait de testament? --Alors ce ne serait pas une part quelconque de sa fortune qui te reviendrait, ce serait de cette fortune entiere que nous heriterions. Que cela soit, je te promets que je n'epouserai aucun de mes pretendants de cette nuit: les vilains bonshommes, hypocrites et plats. VI En entrant dans la gare d'Orleans, apres une course d'une heure et demie faite a pied, sa petite valise a la main, il vit le rapide de Bordeaux partir devant lui. Autrefois, quand de Paris il retournait au pays natal, c'etait ce train qu'il prenait toujours; une voiture l'attendait a la gare de Puyoo, et de la le portait rapidement a Ourteau ou il arrivait assez a temps encore pour passer une bonne nuit dans son lit. Maintenant au lieu du rapide, l'omnibus; au lieu d'un confortable compartiment de premiere, les planches d'un wagon de troisieme; au lieu d'une voiture en descendant du train, les jambes. Son temps heureux avait ete celui de la jeunesse, le dur etait celui de la vieillesse; la ruine avait fait ce changement. Il eut pu lu
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