ntestables. Est-ce pour modifier son testament dans ce
sens que Gaston me l'a repris? Cela est possible.
--Evidemment.
--Sans doute; et j'aime d'autant plus a m'arreter a cette hypothese
quelle est consolante, et que sa realisation serait honorable pour la
memoire de ton frere en meme temps qu'elle vous serait favorable. Mais
il faut bien se dire qu'elle n'est pas la seule. Si ton frere a voulu
modifier son testament qui, sous sa premiere forme, n'etait pas en ta
faveur, je le crains, et y ajouter de nouvelles dispositions pour te
donner, a toi ou a ta fille, ce qu'il vous devait, il peut aussi l'avoir
modifie dans un sens tout oppose, comme il peut aussi l'avoir tout
simplement supprime.
--Y a-t-il dans ses relations avec le capitaine quelque chose qui te
puisse faire croire a cette suppression?
--Rien du tout, et meme je dois dire que ces relations sont devenues
plus suivies qu'elles n'etaient quand Sixte passe capitaine a ete nomme
officier d'ordonnance du general Harraca qui commande a Bayonne, ce qui
lui a permis de venir a Ourteau tres souvent; j'ajoute encore que ce
choix a ete inspire par Gaston qui etait l'ami du general.
--Alors cette hypothese de la suppression du testament est peu
vraisemblable?
--Sans doute; mais cela ne veut pas dire qu'il faille l'ecarter
radicalement. Je t'ai explique que Gaston avait toujours eu des doutes
sur sa paternite, ce qui fait que, dans ses rapports avec l'enfant de
Leontine Dufourcq, il a varie entre l'affection et la repulsion; en
certains moments, plein de tendresse pour son fils, dans d'autres ne
regardant qu'avec horreur ce fils d'Arthur Burn. Qui sait si le jour ou
il m'a redemande le testament, il n'etait pas dans un de ces moments
d'horreur? Une disposition morale peut aussi bien avoir provoque cette
horreur qu'une decouverte decisive par temoignage, lettre ou toute
autre information a laquelle il aurait ajoute foi.
--Mais ses relations avec le capitaine ne permettent pas cette
supposition, me semble-t-il?
--Le capitaine n'est pas venu au chateau depuis que Gaston m'a redemande
son testament; et, ce jour-la, pendant les quelques minutes que ton
frere est reste dans ce cabinet d'ou il semblait presse de sortir, je
l'ai trouve tres trouble: tu vois donc qu'il faut admettre cette
supposition, si peu serieuse qu'elle puisse paraitre, comme il faut
admettre tout, meme que le capitaine va nous arriver avec un bon
testament en poche.
--J'admets cela tres b
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