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mariage je ne pense plus aujourd'hui comme le jour de notre soiree, ou tu as ete si etonne, si peine, en me voyant decidee a accepter n'importe qui, pourvu que je me marie. Te souviens-tu que je te disais qu'a vingt ans une fille sans dot etait une vieille fille, tandis qu'a vingt-quatre ou vingt-cinq ans, celle qui avait de la fortune etait une jeune fille? Puisque me voila rajeunie, et pour longtemps, par un coup de baguette magique, je n'ai pas a me presser. Il y a un mois, c'etait au mariage seul que je m'attachais; desormais, ce sera le mari seul que je considererai pour ses qualites personnelles, pour ce qu'il sera reellement, et s'il me plait, si je rencontre un peu en lui du prince charmant auquel j'ai reve autrefois, je te le demanderai quel qu'il soit. --Et je te le donnerai, confiant dans ton choix. --Voila donc une affaire arrangee qui, de mon cote, te laisse toute liberte. Habitons ici, rentrons a Paris, il en sera comme tu voudras. Mais maman? Imagine-toi que depuis que l'heritage est assure, nous avons passe notre temps a chercher des appartements. --Quel enfantillage! --S'il n'y en a pas un d'arrete boulevard des Italiens, c'est parce qu'elle hesite entre celui-la et un autre rue Royale; et permets-moi de te dire que je ne trouve pas du tout, en me placant au point de vue de maman, que ce soit un enfantillage. Elle est Parisienne et n'aime que Paris, comme toi, ne dans un village, tu n'aimes que la campagne; rien n'est plus agreable pour toi que ces prairies, ces champs, ces horizons et la vie tranquille du proprietaire campagnard; rien n'est plus doux pour maman que la vue du boulevard et la vie mondaine; tu etouffes dans un appartement, elle ne respire qu'avec un plafond bas sur la tete; tu veux te coucher a neuf heures du soir, elle voudrait ne rentrer qu'au soleil levant. --Mais, en vous proposant d'habiter Ourteau, je ne pretends pas vous priver entierement de Paris. Si nous restons ici huit ou neuf mois, nous pouvons tres bien en donner trois ou quatre a Paris. Cette vie est celle de gens qui nous valent bien, qui s'en contentent, s'en trouvent heureux et ne passent pas pour des imbeciles. Tu me rendras cette justice, mon enfant, que, depuis que tu as des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, tu ne m'as jamais entendu me plaindre, ni de la destinee, ni de l'injustice des choses, ni de personne. --C'est bien vrai. --Mais je puis le dire aujourd'hui: depuis longtemps a bout de
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