ns de la guerre, et _organisa la victoire_, chose
pure, permise, et toujours patriotique sous tous les regimes.
Dumouriez s'etait servi pour ses marches et ses operations financieres de
Malus, commissaire des guerres, qu'il estimait beaucoup parce qu'il le
trouvait habile et actif, sans trop s'inquieter s'il etait modere ou non
dans ses gains; il avait employe aussi le nomme d'Espagnac, ancien abbe
libertin, et l'un de ces corrompus spirituels de l'ancien regime, qui
faisaient tous les metiers avec beaucoup de grace et d'habilete, et
laissaient dans tous une reputation equivoque. Dumouriez le depecha au
ministere pour expliquer ses plans, et faire ratifier tous les engagemens
qu'il avait pris.
Il donnait deja bien assez de prise sur lui par l'espece de dictature
administrative qu'il s'arrogeait, et par la moderation revolutionnaire
qu'il montrait a l'egard des Belges, sans se compromettre encore par son
association avec des hommes deja suspects, et qui, ne le fussent-ils pas,
allaient bientot le devenir. Dans ce moment en effet une rumeur generale
s'elevait contre les anciennes administrations, qui etaient remplies,
disait-on, de fripons et d'aristocrates.
Apres avoir donne ses soins a l'entretien de ses soldats, Dumouriez
s'occupa d'accelerer la marche de Labourdonnaie. Ce general, apres s'etre
obstine a demeurer en arriere, n'etait entre a Tournay que fort tard, et
la il provoquait des scenes dignes des Jacobins, et levait de fortes
contributions. Dumouriez lui ordonna de marcher rapidement sur Gand et
l'Escaut, pour se rendre a Anvers, et achever ensuite le circuit du pays
jusqu'a la Meuse. Valence, enfin arrive en ligne apres des retards
involontaires, eut ordre d'etre le 13 ou le 14 a Nivelles. Dumouriez,
croyant que le duc de Saxe-Teschen se retirerait derriere le canal de
Vilvorden, voulait que Valence, tournant la foret de Soignies, se portat
derriere ce canal, et y recut le duc au passage de la Dyle.
Le 11, il partit de Mons, ne joignit que lentement l'armee ennemie, qui
elle-meme se retirait avec ordre, mais avec une extreme lenteur. Mal servi
par ses transports, il ne put pas arriver assez promptement pour se venger
des retards qu'il avait ete oblige de subir. Le 13, s'avancant lui-meme
avec une simple avant-garde, il donna au milieu de l'ennemi a Anderlecht,
et faillit etre enveloppe; mais, avec son adresse et sa fermete
ordinaires, il deploya sa petite troupe, usa avec beaucoup d'appareil de
quelques
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