idele
Thouvenot a l'aile gauche pour decider le succes. Thouvenot, faisant
cesser une inutile canonnade, traverse Quaregnon, tourne Jemmapes, et
marchant tete baissee, la baionnette au bout du fusil, gravit la hauteur
par cote, et arrive sur le flanc des Autrichiens. Dumouriez apprenant ce
mouvement, se resout a commencer l'attaque de front, et porte le centre
directement contre Jemmapes. Il fait avancer son infanterie en colonnes,
et dispose des hussards et des dragons pour couvrir la trouee entre
Jemmapes et Cuesmes, d'ou la cavalerie ennemie allait s'elancer. Nos
troupes s'ebranlent et traversent sans hesiter l'espace intermediaire.
Cependant une brigade voyant deboucher par la trouee la cavalerie
autrichienne, chancele, recule, et decouvre le flanc de nos colonnes. Dans
cet instant, le jeune Baptiste Renard, simple domestique de Dumouriez,
cedant a une inspiration de courage et d'intelligence, court au general de
cette brigade, lui reproche sa faiblesse, lui signale le danger, et le
ramene a la trouee. Un certain ebranlement s'etait manifeste dans tout le
centre, et nos bataillons commencaient a tourbillonner sous le feu des
batteries. Le duc de Chartres se jette au milieu des rangs, les rallie,
forme autour de lui un bataillon qu'il appelle _bataillon de Jemmapes,_ et
le porte vigoureusement a l'ennemi. Le combat est ainsi retabli, et
Clerfayt, deja pris en flanc, menace de front, resiste neanmoins avec
une fermete heroique.
Dumouriez, temoin de tous ces mouvemens, mais incertain du succes, court a
la droite, ou le combat ne se decidait point, malgre les efforts de
Beurnonville. Son intention etait de terminer brusquement l'attaque, ou
bien de replier son aile droite, et de s'en servir pour proteger la
retraite du centre, si un mouvement retrograde devenait necessaire.
Beurnonville avait fait de vains efforts contre le village de Cuesmes, et
il allait se replier lorsque Dampierre, qui commandait un point de
l'attaque, prend avec lui quelques compagnies, et s'elance audacieusement
au milieu d'une redoute. Dumouriez arrive a l'instant meme ou Dampierre
executait cette courageuse tentative; il trouve le reste de ses bataillons
sans chef, exposes a un feu terrible, et hesitant en presence des hussards
imperiaux qui se preparaient a les charger. Ces bataillons etaient ceux
qui, au camp de Maulde, s'etaient si fortement attaches a Dumouriez. Il
les rassure, et les dispose a tenir ferme contre la cavalerie ennemie. Une
|