FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94  
95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   >>   >|  
faire, avec la volonte que j'ai, il ne me faudra pas bien du temps pour tout reparer... Restee seule, l'instant d'apres, Mlle Gilberte s'applaudissait de sa fermete. --Marius serait content de moi, pensait-elle... La recompense ne devait pas se faire attendre. On sonnait a la porte. C'etait son vieux professeur, le signor Gismondo Pulci, qui venait lui donner sa lecon quotidienne. La joie la plus vive eclatait sur son visage plus ride qu'une pomme a Paques, et les plus magnifiques esperances riaient dans ses yeux. --Je savais bien, signora, s'ecria-t-il, des le seuil, que les anges portent bonheur! De meme que tout vous reussit, tout doit reussir a ceux qui vous approchent. Elle ne put s'empecher de sourire de l'a-propos du compliment. --Il vous arrive quelque chose d'heureux, cher maitre? demanda-t-elle. --C'est-a-dire que je suis sur le chemin de la fortune et de la gloire, repondit-il. Ma renommee s'etend, les eleves se disputent mes lecons... Mlle Gilberte connaissait trop l'exageration toute italienne du digne maestro, pour s'etonner. --Ce matin, poursuivit-il, visite par l'inspiration, je m'etais leve de bonne heure, et je travaillais avec une facilite merveilleuse, quand on frappa a ma porte. Je ne me souviens pas que personne y ait frappe, depuis le jour ou votre excellent pere est venu me chercher. Surpris, je dis cependant d'entrer, et je vois paraitre un grand et robuste jeune homme, a l'air fier et intelligent... Le jeune fille tressaillit. --Marius! lui criait une voix. --Ce jeune homme, continuait le vieil Italien, avait entendu parler de moi et venait solliciter des lecons. Je l'interrogeai et des les premiers mots je reconnus que son education avait ete effroyablement negligee, qu'il ignorait les plus vulgaires notions de l'art divin, et que c'est a peine s'il savait distinguer un diese d'un soupir. C'etait vraiment l'A, B, C, qu'il venait me demander de lui enseigner. Tache laborieuse! Besogne ingrate! Mais il temoignait tant de honte de son ignorance et un si grand desir de s'instruire, que j'en etais emu. Puis, sa physionomie me prevenait en sa faveur, j'avais remarque le timbre de sa voix d'un metal superieur, enfin il m'offrait soixante livres par mois... Bref, il est mon eleve. Tant bien que mal, Mlle Gilberte abritait sa rougeur derriere un cahier de musique. --Nous sommes restes plus de deux heures a causer, disait le bon et naif maestro, et je lui crois de tres
PREV.   NEXT  
|<   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94  
95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   >>   >|  



Top keywords:

venait

 

Gilberte

 

lecons

 

maestro

 

Marius

 

interrogeai

 
solliciter
 

premiers

 

effroyablement

 

notions


vulgaires

 

ignorait

 
education
 

parler

 

negligee

 

reconnus

 

tressaillit

 
chercher
 
savait
 

Surpris


robuste

 
entrer
 

paraitre

 
continuait
 
Italien
 

criait

 

cependant

 

intelligent

 
excellent
 

entendu


instruire

 

rougeur

 

abritait

 

superieur

 

offrait

 

soixante

 

livres

 

derriere

 

cahier

 
disait

causer

 
heures
 

musique

 

sommes

 
restes
 

timbre

 

laborieuse

 

Besogne

 
ingrate
 

enseigner