che le succes
definitif de l'entreprise. Ainsi, trop de promptitude a renoncer au plan
propose, la mauvaise organisation des nouvelles levees, et la puissance
des Vendeens, qui etaient plus de cent mille sous les armes, furent les
causes de ces nouveaux revers. Mais il n'y avait ni trahison de la part de
l'etat-major de Saumur, ni vice dans le plan de Canclaux. L'effet de ces
revers etait funeste, car la nouvelle resistance de la Vendee reveillait
toutes les esperances des contre-revolutionnaires, et aggravait
singulierement les perils de la republique. Enfin, si les armees de Brest
et de Mayence n'en etaient pas ebranlees, celle de La Rochelle se trouvait
encore une fois desorganisee, et tous les contingens, provenant de la levee
en masse, rentraient dans leurs foyers, en y portant le plus grand
decouragement.
Les deux partis de l'armee s'empresserent aussitot de s'accuser.
Philippeaux, toujours plus ardent, ecrivit au comite de salut public une
lettre bouillante d'indignation, ou il attribua a une trahison le
contre-ordre donne aux colonnes de l'armee de la Rochelle. Choudieu et
Richard, commissaires a Saumur, ecrivirent des reponses aussi injurieuses,
et Ronsin courut aupres du ministere et du comite de salut public pour
denoncer les vices du plan de campagne. Canclaux, dit-il, faisant agir des
masses trop fortes dans la Basse-Vendee, avait rejete sur la Haute-Vendee
toute la population insurgee, et avait amene la defaite des colonnes de
Saumur et d'Angers. Enfin, rendant calomnies pour calomnies, Ronsin
repondit au reproche de trahison par celui d'aristocratie, et denonca a la
fois les deux armees de Brest et de Mayence, comme remplies d'hommes
suspects et malintentionnes. Ainsi s'envenimait toujours davantage la
querelle du parti jacobin contre le parti qui voulait la discipline et la
guerre reguliere.
L'inconcevable deroute de Menin, l'inutile et meurtriere tentative sur
Pirmasens, les defaites aux Pyrenees-Orientales, la facheuse issue de la
nouvelle expedition sur la Vendee, furent connues a Paris presque en meme
temps, et y causerent la plus funeste impression. Ces nouvelles se
repandirent successivement du 18 au 25 septembre, et, suivant l'usage, la
crainte excita la violence. On a deja vu que les plus ardens agitateurs se
reunissaient aux Cordeliers, ou l'on s'imposait encore moins de reserve
qu'aux Jacobins, et qu'ils regnaient au ministere de la guerre sous le
faible Bouchotte. Vincent etait leur chef a
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