an, le concours d'une epee telle
que la votre serait d'un appoint precieux. Faites vos conditions
vous-meme.
Bussi-Leclerc se leva. D'un geste violent il tira sa dague, et, avec un
accent de haine furieuse, il gronda:
--Madame, pour avoir la joie de plonger ce fer dans le coeur de
Pardaillan, je donnerais, sans hesiter, non seulement ma fortune
jusqu'au dernier denier, mais encore mon sang jusqu'a la derniere
goutte... Mon concours vous est donc tout acquis... Plus tard, madame,
j'accepterai les offres gracieuses que vous voulez bien me faire. Pour
le moment, et pour cette entreprise, il vaut mieux que je garde mon
independance.
--Quand vous croirez le moment venu, monsieur, vous me trouverez dans
les memes dispositions a votre egard.
--En attendant, madame, dit-il, souffrez que je sois le chef de cette
entreprise... Ne vous fachez pas, messieurs, je ne doute ni de votre
zele ni de votre devouement, mais vous agissez pour le compte de madame,
tandis que j'agis pour mon propre compte, et, quand il s'agit de sa
haine et de sa vengeance, Bussi-Leclerc, voyez-vous, n'a confiance qu'en
lui-meme.
--Avez-vous un plan trace, monsieur de Bussi? demanda Fausta.
--Tres vague, madame.
--Il faut cependant que Pardaillan meure... le plus tot possible,
insista Fausta en se levant.
--Il mourra! grinca Bussi avec assurance.
Fausta interrogea du regard les trois ordinaires qui gronderent.
--Il mourra!
--Allez, messieurs, dit Fausta en les congediant avec un geste de
souveraine.
Des qu'ils furent dans la vaste salle qui leur servait de dortoir,
le premier soin des trois ordinaires fut d'eventrer leurs sacs, et
d'aligner les piles d'or et d'argent avec des airs de jubilation
intense.
--Trois mille livres! exulta Montsery en faisant sauter dans sa main une
poignee de pieces d'or. Jamais je ne me suis vu si riche!
--Le service de Fausta est bon!
--M'est avis que nous ne tenons pas encore la gratification, murmura
Chalabre en hochant la tete.
Et Montsery, exprimant tout haut ce qu'il pensait tout bas:
--C'est dommage!... Il me plaisait, a moi, ce diable d'homme!
--C'est pourtant ce meme homme que nous devons attaquer...
--Que veux-tu, Montsery, on ne fait pas toujours ce qu'on veut.
--Et, puisque la mort de Pardaillan doit nous assurer l'abondance et la
prosperite, ma foi! tant pis pour Pardaillan! decida Sainte-Maline.
XVI
LE CAVEAU DES MORTS VIVANTS
Lorsque Pardaillan, apres avoir q
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