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oment reveuse. Enfin, elle plia le parchemin, le mit dans son sein et, toujours impassible, de son pas lent et un peu theatral, elle alla s'asseoir devant une table et traca quelques lignes de sa fine ecriture sur un parchemin qu'elle tendit au familier en disant: --Quand vous voudrez, vous passerez a ma maison de la ville, et, sur le vu de ce bon, mon intendant vous remettra les vingt mille livres promises. Centurion saisit le bon d'une main fremissante et le parcourut d'un coup d'oeil. --Madame, fit-il d'une voix tremblante d'emotion, il y a erreur, sans doute... --Comment cela? Ne vous ai-je pas promis vingt mille livres? dit Fausta, tres calme. --Precisement, madame... et vous me remettez un bon de trente mille livres! --Les dix mille livres en surplus sont pour recompenser la celerite avec laquelle vous avez execute mes ordres. Centurion se courba plus que jamais. Un fugitif sourire de mepris vint arquer les levres de Fausta. --Allez, maitre, dit-elle simplement, de son ton d'irresistible autorite. Centurion ne bougea pas. --Qu'est-ce? fit Fausta sans impatience. Parlez, maitre Centurion. --Madame, dit Centurion avec une joie manifeste, j'ai la joie de vous annoncer que je tiens Pardaillan. Fausta etait restee assise devant la table. En entendant ces mots, elle se leva lentement et, dardant son regard lumineux sur le bravo presque prosterne, elle repeta, comme si elle n'eut pu croire ses oreilles: --Vous avez dit que vous tenez Pardaillan!... Vous? Rien ne saurait traduire ce qu'il y avait d'incredulite et de souverain mepris dans le ton de ces paroles. Cependant, avec une modeste assurance. Centurion reprit: --Voici, madame: le sire de Pardaillan est en ce moment attable dans une hotellerie dont toutes les issues sont gardees par mes hommes. En sortant d'ici, je prends avec moi dix braves lurons dont je reponds comme de moi-meme, nous envahissons l'hotellerie en question, et nous cueillons l'homme... --L'homme!... Qui ca, l'homme? --Mais... Pardaillan... --Dites: monsieur le chevalier de Pardaillan, gronda Fausta. --Ah! fit Centurion, de plus en plus eberlue. Soit! Nous arretons M. le chevalier de Pardaillan et nous vous l'amenons... a moins que vous ne preferiez que nous l'expedions proprement ad patres... "Je me disais aussi, reflechissait Fausta, qu'un ignoble sbire, qu'un bravo de bas etage reussisse a s'emparer d'un homme tel que Pardaillan, c'est contraire a
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