dats se mirent a faire
toutes sortes de jeux, pendant que d'autres chantaient les gais refrains
du pays. On joua et on s'amusa jusque vers les huit heures et demie,
et le major Perry ainsi que la Police a cheval n'etaient pas les moins
surpris de nous voir si enjoues apres une aussi, longue marche. Nous
etions a trente-deux milles de Calgarry.
Le samedi matin, a quatre heures, le lever. En peu de temps le camp fut
leve et aussitot le dejeuner pris, en route! Pour la premiere fois, ce
jour la, nous commencames a souffrir de nos bottes. Chaque soir on
les otait avec l'aide d'un confrere; mais, le matin, on les reprenait
tellement roidies par le froid que ce n'etait qu'avec beaucoup de
douleurs qu'on les mettait. Les premiers milles de la marche semblaient
toujours les plus longs et etaient les plus difficiles a parcourir,
car notre souffrance aux pieds etait atroce. Cependant, apres trois
ou quatre milles, le pied devenait insensible, plutot engourdi par la
douleur, et l'on marchait mieux. Vers deux heures et demie a.m. on
traversa le ruisseau "de la Veuve." L'eau etait tellement haute, qu'on
fut oblige de se servir de deux charrettes pour le transport. On les
vida, puis les mettant l'une devant l'autre dans l'eau on en fit
une espece de pont d'un genre nouveau. Vers quatre heures, on eut a
traverser un second ruisseau; l'eau n'etait pas bien haute, on le passa
a pied. A quatre heures et demie a.m. on campa. Aussitot, apres souper,
il y eut grande fete a l'occasion de l'anniversaire de la naissance du
major Robert. Ou chanta "En roulant ma boule" et beaucoup d'autres. Il
y eut discours par le heros de la fete et le major Perry. Ce dernier
complimenta beaucoup le bataillon sur son bon esprit et son energie. La
fete se termina par ce que les Anglais appellent "_Grand Bounce_." A dix
heures tout le camp etait silencieux. Nous etions a cinquante milles de
Calgarry.
[Illustration: CAPT.-ADJUDANT ROBERT.]
Le dimanche matin, a l'heure habituelle, nous etions debout et prets a
partir. Ce jour-ci, les chemins furent plus mauvais que jamais. A onze
heures quand nous fimes notre premiere halte, nous n'avions parcouru
que huit milles, et chacun etait heureux de pouvoir se reposer. A
cinq heures et demie a.m., quand nous fixames le camp, nous etions a
soixante-sept milles de Calgarry. Pendant cette journee, il arriva un
incident qui fut le commencement de troubles serieux et qui aurait pu
se terminer d'une maniere tragique sans
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