mpossible! Tu as un pere et une mere.
--Quel dommage! dit Christine en laissant tomber ses bras.
M. de Nance sourit encore une fois et l'embrassa.
--Notre dejeuner est pret, dit-il. Nous avons bon appetit; mangeons.
Il servit a Christine et a Francois une tasse de chocolat, et prit
lui-meme une tasse de the. Les enfants mangerent et causerent tout le
temps; leurs reflexions amusaient M. de Nance; leur amitie reciproque
le touchait; il regrettait, comme Christine, de ne pouvoir la garder
toujours; son petit Francois serait si heureux! Mais il se redit ce
qu'il les avait dit deja:
"C'est impossible!"
Apres les avoir laisses jouer quelque temps:
--Je crois, ma petite Christine, dit-il, que je vais a present faire
atteler la voiture pour te ramener chez tes parents, qui doivent etre
inquiets de toi.
--Deja! s'ecrierent les deux enfants a la fois.
--Eh oui! deja, mais vous vous reverrez bientot et souvent. Isabelle te
menera promener de notre cote, et Francois ira se promener avec moi du
cote des Ormes; vous jouerez pendant que je lirai au pied d'un arbre; et
puis nous ferons des visites au chateau et a ta tante de Cemiane quand
tu y seras.
M. de Nance fit atteler; il monta dans la voiture avec Francois,
Christine et Isabelle; un quart d'heure apres, ils descendaient au
chateau des Ormes. Ils trouverent M, et Mme des Ormes dans le salon.
MADAME DES ORMES
--Ah! vous voila, Monsieur de Nance; c'est fort aimable de m'avoir
vous-meme ramene Christine; je pensais bien que quelqu'un s'en serait
charge.
M. DES ORMES
--Comment est-ce M. de Nance qui nous amene Christine? D'ou venez-vous
donc, mon cher Monsieur?
M. DE NANCE
--De chez moi, Monsieur.
MADAME DES ORMES
--Ah! c'est que vous ne savez pas, mon cher, que j'ai laisse Christine
hier soir chez les Guilbert, la croyant avec vous. Ce n'est pas
etonnant! Cet incendie etait si terrible! Mais j'ai bien pense ce matin,
en la sachant encore absente, que M. de Nance ou bien ma soeur de Cemiane
l'aurait emmenee et nous la ramenerait.
M. DES ORMES
--Vous abusez de l'obligeance de M. de Nance, Caroline.
MADAME DES ORMES
--Pas du tout. Je suis bien sure que M. de Nance est tres heureux de me
rendre ce service.
M. DE NANCE
--Celui-la, oui, Madame; je vous l'affirme bien sincerement.
--Vous voyez bien, dit Mme des Ormes triomphante. Vous croyez toujours
que les autres pensent comme vous Je suis persuadee, moi, que si j'avais
a fair
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