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e Dieu, en occasionnant son crime, et devait prier pour son ame, puisque desormais il n'existait plus. On enterra les morts avec magnificence, dans l'eglise d'un monastere a trois journees du chateau. Un moine en cagoule rabattue suivit le cortege, loin de tous les autres, sans que personne osat lui parler. Il resta pendant la messe, a plat ventre au milieu du portail, les bras en croix, et le front dans la poussiere. Apres l'ensevelissement, on le vit prendre le chemin qui menait aux montagnes. Il se retourna plusieurs fois, et finit par disparaitre. III Il s'en alla, mendiant sa vie par le monde. Il tendait sa main aux cavaliers sur les routes, avec des genuflexions s'approchait des moissonneurs, ou restait immobile devant la barriere des cours; et son visage etait si triste que jamais on ne lui refusait l'aumone. Par esprit d'humilite, il racontait son histoire; alors tous s'enfuyaient, en faisant des signes de croix. Dans les villages ou il avait deja passe, sitot qu'il etait reconnu, on fermait les portes, on lui criait des menaces, on lui jetait des pierres. Les plus charitables posaient une ecuelle sur le bord de leur fenetre, puis fermaient l'auvent pour ne pas l'apercevoir. Repousse de partout, il evita les hommes; et il se nourrit de racines, de plantes, de fruits perdus, et de coquillages qu'il cherchait le long des greves. Quelquefois, au tournant d'une cote, il voyait sous ses yeux une confusion de toits presses, avec des fleches de pierre, des ponts, des tours, des rues noires s'entre-croisant, et d'ou montait jusqu'a lui un bourdonnement continuel. Le besoin de se meler a l'existence des autres le faisait descendre dans la ville. Mais l'air bestial des figures, le tapage des metiers, l'indifference des propos glacaient son coeur. Les jours de fete, quand le bourdon des cathedrales mettait en joie des l'aurore le peuple entier, il regardait les habitants sortir de leurs maisons, puis les danses sur les places, les fontaines de cervoise dans les carrefours, les tentures de damas devant le logis des princes, et le soir venu, par le vitrage des rez-de-chaussee, les longues tables de famille ou des aieux tenaient des petits enfants sur leurs genoux; des sanglots l'etouffaient, et il s'en retournait vers la campagne. Il contemplait avec des elancements d'amour les poulains dans les herbages, les oiseaux dans leurs nids, les insectes sur les fleurs; tous, a son approche, couraien
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