llent les Belges partout.
" Le premier artisan de cette victoire, c'est notre Roi. Son oeuvre
congolaise commenca, je m'en souviens, de mettre la Belgique en
vedette, de faire connaitre en Orient notre nom et notre valeur. Je
ne suis pas grand clerc, vous le savez, en matiere commerciale; la
litterature arabe m'est plus familiere que la cote de la Bourse. Je
sais neanmoins, comme tout le monde, qu'on voit tous les jours des
affaires excellentes, et bien servies par des hommes de premier
ordre, pericliter, faute de publicite, faute de reclame, et puis
perir. Eh bien! la conquete et la colonisation du Congo ont ete en
Orient, pour les Belges, pour les entreprises belges, une
indispensable, une merveilleuse reclame. Ah! nos ingenieurs, nos
commercants, nos hommes d'affaires en ont admirablement profite.
Dans la route ainsi ouverte, ils se sont precipites avec cette
ardeur temperee qui est la caracteristique de notre race. Ils ont
conquis une place honorable dans cette course enfievree, ou ils
s'etaient engages les avant-derniers, un peu avant les Allemands, et
ou ils furent contraries par la jalousie, l'inimitie meme de
certains puissants rivaux. Mais il fallait leur ouvrir et leur
frayer le chemin. Non, vous ne direz jamais assez a quel point la
politique de Leopold II et notre gloire congolaise ont servi, en
Orient et particulierement en Egypte, nos industriels et nos
negociants."
Plusieurs des societes belges constituees en Egypte s'occupent
exclusivement d'entreprises agricoles. Elles sont presque toutes
florissantes. Elles achetent, a bas prix, des terres de qualite
inferieure, ameliorees ensuite par l'irrigation et les engrais, puis
louees ou revendues aux indigenes. Le fellah est rive au vieux sol
que sa race cultive depuis plus de soixante siecles. Les produits de
son agriculture, particulierement le coton et la canne a sucre, se
vendent de mieux en mieux. La demande depasse toujours l'offre. Les
terres cultivables n'attendent jamais longtemps le locataire ou
l'acheteur. Le prix de la terre augmente chaque annee: plus de cent
livres le feddan, dans certains districts, en 1906 (le feddan
contient 42 ares; la livre vaut fr. 25.92). Rien d'etonnant des lors
que les "affaires agricoles" aient resiste a la crise qui a
paralyse, au Caire et a Alexandrie, plusieurs societes financieres
ou industrielles en pleine croissance.
Cette crise a eclate a la fin du mois d'avril 1907. Elle est nee de
l'exces de la speculati
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