ondent sur les retranchemens, mais une grele de balles et
de mitraille en abat plus de cinq cents. Heureusement la manoeuvre de
Serrurier fait cesser le combat. Les trois mille hommes de Gradisca
mettent bas les armes, et livrent des drapeaux et du canon.
Pendant ce temps, Massena etait enfin arrive au col de Tarwis, et, apres
un combat assez vif, s'etait empare de ce passage des Alpes. La division
Bayalitsch, acheminee a travers les sources de l'Izonzo pour prevenir
Massena a Tarwis, allait donc trouver l'issue fermee. L'archiduc
Charles, prevoyant ce resultat, laisse le reste de son armee sur la
route du Frioul et de la Carniole, avec ordre de venir le rejoindre
derriere les Alpes a Klagenfurth; il vole ensuite de sa personne a
Villach, ou arrivaient de nombreux detachements du Rhin, pour attaquer
Tarwis, en chasser Massena, et rouvrir la route a la division
Bayalitsch. Bonaparte de son cote laisse la division Bernadotte a la
poursuite des corps qui se retiraient dans la Carniole, et avec les
divisions Guyeux et Serrurier, se met a harceler par derriere la
division Bayalitsch a travers la vallee d'Izonzo.
Le prince Charles, apres avoir rallie derriere les Alpes les debris de
Lusignan et d'Orkscay, qui avaient perdu le col de Tarwis, les renforce
de six mille grenadiers, les plus beaux et les plus braves soldats de
l'empereur, et reattaque le col de Tarwis, ou Massena avait a peine
laisse un detachement. Il parvient a le recouvrer, et s'y etablit avec
les corps de Lusignan, d'Orkscay et les six mille grenadiers. Massena
reunit toute sa division pour l'emporter de nouveau. Les deux generaux
sentaient tous deux l'importance de ce point. Tarwis enleve, l'armee
francaise etait maitresse des Alpes, et prenait la division Bayalitsch
tout entiere. Massena fond tete baissee avec sa brave infanterie, et,
suivant son usage, paie de sa personne. Le prince Charles ne se prodigue
pas moins que le general republicain, et s'expose plusieurs fois a etre
pris par les tirailleurs francais. Le col de Tarwis est le plus eleve
des Alpes Noriques, il domine l'Allemagne. On se battait au-dessus des
nuages, au milieu de la neige et sur des plaines de glace. Des lignes
entieres de cavalerie etaient renversees et brisees sur cet affreux
champ de bataille. Enfin, apres avoir fait donner jusqu'a son dernier
bataillon, l'archiduc Charles abandonne Tarwis a son opiniatre
adversaire, et se voit oblige de sacrifier la division Bayalitsch.
Massena,
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