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e voix breve et en saisissant la main du duc, Henri, vous allez voir si je suis une femme de parole, et si l'on peut compter sur ce que j'ai promis une fois. Henri, entrez dans ce cabinet. -- Madame, laissez-moi partir s'il en est temps encore, car songez qu'a la premiere marque d'amour qu'il vous donne je sors de ce cabinet, et alors malheur a lui! -- Vous etes fou! entrez, entrez, vous dis-je, je reponds de tout. Et elle poussa le duc dans le cabinet. Il etait temps. La porte etait a peine fermee derriere le prince que le roi de Navarre, escorte de deux pages qui portaient huit flambeaux de cire jaune sur deux candelabres, apparut souriant sur le seuil de la chambre. Marguerite cacha son trouble en faisant une profonde reverence. -- Vous n'etes pas encore au lit, madame? demanda le Bearnais avec sa physionomie ouverte et joyeuse; m'attendiez-vous, par hasard? -- Non, monsieur, repondit Marguerite, car hier encore vous m'avez dit que vous saviez bien que notre mariage etait une alliance politique, et que vous ne me contraindriez jamais. -- A la bonne heure; mais ce n'est point une raison pour ne pas causer quelque peu ensemble. Gillonne, fermez la porte et laissez- nous. Marguerite, qui etait assise, se leva, et etendit la main comme pour ordonner aux pages de rester. -- Faut-il que j'appelle vos femmes? demanda le roi. Je le ferai si tel est votre desir, quoique je vous avoue que, pour les choses que j'ai a vous dire, j'aimerais mieux que nous fussions en tete- a-tete. Et le roi de Navarre s'avanca vers le cabinet. -- Non! s'ecria Marguerite en s'elancant au-devant de lui avec impetuosite; non, c'est inutile, et je suis prete a vous entendre. Le Bearnais savait ce qu'il voulait savoir; il jeta un regard rapide et profond vers le cabinet, comme s'il eut voulu, malgre la portiere qui le voilait, penetrer dans ses plus sombres profondeurs; puis, ramenant ses regards sur sa belle epousee pale de terreur: -- En ce cas, madame, dit-il d'une voix parfaitement calme, causons donc un instant. -- Comme il plaira a Votre Majeste, dit la jeune femme en retombant plutot qu'elle ne s'assit sur le siege que lui indiquait son mari. Le Bearnais se placa pres d'elle. -- Madame, continua-t-il, quoi qu'en aient dit bien des gens, notre mariage est, je le pense, un bon mariage. Je suis bien a vous et vous etes bien a moi. -- Mais..., dit Marguerite effrayee. -- Nous devons en consequence, conti
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