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en. Jacques et Paul, faites l'avant-garde des enfants: vous aiderez a les etablir chez eux." Le general avanca jusqu'a la porte qui donnait dans l'appartement des enfants, et les fit tous entrer; puis il alla vers la porte qui communiquait a la chambre de sa niece, l'entr'ouvrit et lui dit a tres haute voix: "Ma niece, j'ai amene les enfants dans leurs chambres; je vais leur envoyer les bonnes, et je ferme cette porte pour que vous ne puissiez entrer chez eux qu'en passant par le corridor." Madame Papofski: "Non, mon oncle; je vous en prie, laissez cette porte ouverte; il faut que j'aille les voir, les corriger quand j'entends du bruit. Jugez donc, mon oncle, une pauvre femme sans appui, sans fortune!... je suis seule pour les elever." Le general: "Ma chere amie, ce sera comme je le dis, sans quoi je ne vous viens en aide d'aucune maniere. Et, si pendant votre sejour ici j'apprends que vous avez fouette, maltraite vos enfants ou vos femmes, je vous en temoignerai mon mecontentement... dans mon testament." Madame Papofski: "Mon bon oncle, faites comme vous voudrez; soyez sur que je ne..." Tr, tr, tr, la clef a tourne dans la serrure, qui se trouve fermee. Mme Papofski, la rage dans le coeur, reflechit pourtant aux six cent mille roubles de revenu de son oncle, a sa generosite bien connue, a son age avance, a sa corpulence, a ses nombreuses blessures. Ces souvenirs la calmerent, lui rendirent sa bonne humeur, et elle commenca sa toilette. On ne lui avait pas interdit de faire enrager ses femmes de chambre: les deux qui etaient presentes ne recurent que sottises et menaces en recompense de leurs efforts pour bien faire; mais, a leur grande surprise et satisfaction, elles ne recurent ni soufflets ni egratignures. V PREMIER DEMELE Les petits Papofski regardaient avec surprise Jacques et Paul: ni l'un ni l'autre ne leur baisaient les mains, ne leur faisaient de saluts jusqu'a terre; ils se tenaient droits et degages, les regardant avec un sourire. Mitineka: "Mon oncle, qui sont donc ces deux garcons qui ne disent rien?" Le general: "Ce sont les petits Francais, deux excellents enfants; le grand s'appelle Jacques, et l'autre Paul." Sonushka: "Pourquoi ne nous baisent-ils pas les mains?" Le general: "Parce que vous etes de petits sots et qu'ils ne baisent que la main de leurs parents." Jacques: "Et la votre, general! --Ils parlent francais! ils savent le francais! s'ecrierent Sonushka, Mitine
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