le; mais pas un geste d'indignation
ne s'etait manifeste en lui. Sans repondre a mes propos impies, il me
fait de nombreuses questions. Je riais... il le voyait bien; mais
il ne comprenait pas le signe de tete qui accueillait toutes
ses demandes, et qui voulait dire: "Ce n'est pas cela!" J'etais
vainqueur... je triomphais. J'allais eclater de rire et lui avouer
tout... quand, soudain... ah! j'en fremis encore:
--_Mon ami, avez-vous toujours votre mere?_
Dieu! quelle reaction se produit en moi! Coeur de Jesus, vous
m'attendiez la! Mon coeur se fond: les larmes jaillissent; mon corps
tremble.
--Ma mere! vous me parlez de ma mere! Mais c'est vrai!... le
Sacre Coeur de Jesus!... Oh! je vois l'image devant laquelle je
m'agenouillais petit enfant, a cote de ma mere! ... Je relis ces
lignes que sa main mourante m'a ecrites, malheureux! auxquelles je
ne fis presque pas attention: "Mon enfant, je t'ecris de mon lit
d'agonie; je meurs du chagrin que tu m'as cause; mais je ne te maudis
pas, parce que j'ai toujours espere que le Sacre Coeur de Jesus te
convertirait." Oh! ma mere!... Tenez, Monsieur, j'avais lu a l'entree
de la chapelle que le Coeur de Jesus donnait aux pretres le talent de
toucher les coeurs endurcis. J'etais venu pour savoir ce que vous me
diriez, pour me moquer de vous. Je le sens; vous m'avez converti.
Le pretre etait tombe a genoux. Il priait et il pleurait.
Quand j'entrai dans le sanctuaire du Sacre Coeur, ce fut pour aller me
prosterner dans un confessionnal. Ce fut, quelques jours apres, pour
m'approcher de la Table sainte.
Et maintenant, que tout cela soit pour la gloire de votre Sacre Coeur,
o Jesus!
--Pretres! aimez le Sacre-Coeur, et vous convertirez des ames.
Meres de famille qui pleurez sur les egarements de vos fils, priez
pour eux le Sacre Coeur de Jesus."
* * * * *
18.--COMMENT ON OBTIENT ON MIRACLE.
Il y a quelques annees,--c'est un missionnaire qui raconte le
fait,--j'avais dit en chaire quel es enfants pieux pouvaient convertir
leur famille. Dieu permit qu'une enfant innocente et pure se trouvat
dans mon auditoire; son pere et sa mere l'aimaient comme une fille
unique qui doit heriter d'une grande fortune; c'etait leur bonheur,
leur joie, leur amour. Le lendemain, pres du saint tribunal, je vis
une enfant agenouillee comme un ange; je l'ecoutai. La pauvre enfant
ne pouvait parler, les sanglots etouffaient sa voix, elle avait les
lar
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