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le tableau des agitations qui ont regne depuis quelque temps, des craintes
qui ont ete repandues, des projets qu'on a supposes au comite et a lui
contre la convention.
"Nous, dit-il, attaquer la convention! et que sommes-nous sans elle! Qui
l'a defendue au peril de sa vie? Qui s'est devoue pour l'arracher aux mains
des factions?" Robespierre repond que c'est lui; et il appelle avoir
defendu la convention contre les factions, d'avoir arrache de son sein
Brissot, Vergniaud, Gensonne, Petion, Barbaroux, Danton, Camille
Desmoulins, etc. Apres les preuves de devouement qu'il a donnees, il
s'etonne que des bruits sinistres aient ete repandus. "Est-il vrai, dit-il,
qu'on ait colporte des listes odieuses ou l'on designait pour victimes un
certain nombre de membres de la convention, et qu'on pretendait etre
l'ouvrage du comite de salut public, et ensuite le mien? Est-il vrai qu'on
ait ose supposer des seances du comite, des arretes rigoureux qui n'ont
jamais existe, des arrestations non moins chimeriques? Est-il vrai qu'on
ait cherche a persuader a un certain nombre de representans irreprochables
que leur perte etait resolue? a tous ceux qui, par quelque erreur, avaient
paye un tribut inevitable a la fatalite des circonstances et a la faiblesse
humaine, qu'ils etaient voues au sort des conjures? Est-il vrai que
l'imposture ait ete repandue avec tant d'art et d'audace, qu'une foule de
membres ne couchaient plus chez eux? Oui, les faits sont constans[1], et
les preuves en sont au comite de salut public!"
Il se plaint ensuite de ce que l'accusation, portee en masse contre les
comites, a fini par se diriger sur lui seul. Il expose qu'on a donne son
nom a tout ce qui s'est fait de mal dans le gouvernement; que si on
enfermait des patriotes au lieu d'enfermer des aristocrates, on disait:
_C'est Robespierre qui le veut_; que si quelques patriotes avaient
succombe, on disait: _C'est Robespierre qui l'a ordonne_; que si des agens
nombreux du comite de surete generale etendaient partout leurs vexations et
leurs rapines, on disait: _C'est Robespierre qui les envoie_; que si une
loi nouvelle tourmentait les rentiers, on disait: _C'est Robespierre qui
les ruine_. Il dit enfin qu'on l'a presente comme l'auteur de tous les maux
pour le perdre, qu'on l'a appele un tyran, et que le jour de la fete a
l'Etre supreme, ce jour ou la convention a frappe d'un meme coup l'atheisme
et le despotisme sacerdotal, ou elle a rattache a la revolution to
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