aient des juremens dans lesquels le nom de Dieu serait prononce.
Enfin, un comite revolutionnaire fit enfermer comme suspects quelques
ouvriers qui s'etaient enivres. Ces deux faits donnaient lieu a beaucoup de
propos contre Robespierre; on disait que son Etre supreme allait devenir
plus oppresseur que le Christ, et qu'on verrait bientot l'inquisition
retablie pour le deisme. Sentant le danger de pareilles accusations, il se
hata de denoncer Magenthies aux jacobins, comme un aristocrate paye par
l'etranger pour deconsiderer les croyances adoptees par la convention; il
le fit meme livrer au tribunal revolutionnaire. Usant enfin de son bureau
de police, il fit arreter tous les membres du comite revolutionnaire de
l'Indivisibilite.
L'evenement approchait, et il parait que les membres du comite de salut
public, Barrere surtout, auraient voulu faire la paix avec leur redoutable
collegue; mais il etait devenu si exigeant qu'on ne pouvait plus s'entendre
avec lui. Barrere, rentrant un soir avec l'un de ses confidens, lui dit en
se jetant sur un siege: "Ce Robespierre est insatiable. Qu'il demande
Tallien, Bourdon (de l'Oise), Thuriot, Guffroy, Rovere, Lecointre, Panis,
Barras, Freron, Legendre, Monestier, Dubois-Crance, Fouche, Cambon, et
toute la _sequelle dantoniste_, a la bonne heure: mais Duval, Audouin, mais
Leonard-Bourdon, Vadier, Vouland, il est impossible d'y consentir." On voit
que Robespierre exigeait meme le sacrifice de quelques membres du comite de
surete generale, et des lors il n'y avait plus de paix possible; il fallait
rompre, et courir les chances de la lutte. Cependant aucun des adversaires
de Robespierre n'aurait ose prendre l'initiative; les membres des comites
attendaient d'etre denonces; les montagnards proscrits attendaient qu'on
leur demandat leur tete; tous voulaient se laisser attaquer avant de se
defendre; et ils avaient raison. Il valait bien mieux laisser Robespierre
commencer l'engagement, et se compromettre aux yeux de la convention par la
demande de nouvelles proscriptions. Alors on avait la position de gens
defendant et leur vie, et meme celle des autres; car on ne pouvait plus
prevoir de terme aux immolations si on en souffrait encore une seule.
Tout etait prepare, et les premiers mouvemens commencerent le 3 thermidor
aux Jacobins. Parmi les affides de Robespierre se trouvait un nomme Sijas,
adjoint de la commission du mouvement des armees. On en voulait a cette
commission pour avoir ordonn
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