fut oblige de retirer sa flotte du combat. Alors les ennemis
preparerent une seconde attaque par terre.
Le lendemain les Anglais voulurent commencer une nouvelle descente vers
la riviere Saint-Charles. Ils debarquerent un millier d'hommes avec des
pieces d'artillerie; mais ils montraient plus de courage et de bonne
volonte que de tactique et de discipline. Ils perdirent encore trois
ou quatre cents hommes et ils blesserent une quarantaine de soldats
francais et de sauvages. M. de Sainte-Helene fut atteint d'une balle; la
blessure empira malheureusement et l'emporta en peu de jours.
Il etait age de 31 ans. Nous avons vu comme il se signalait a, la
premiere expedition de la baie d'Hudson et ensuite a l'expedition de
Schenectady. Nul ne le depassait en agilite et en adresse dans les
expeditions des bois; ce fut une grande perte pour les Francais et une
grande douleur pour sa mere.
Les Francais environnerent le camp, et ils se preparerent a l'attaque au
lever du soleil. Les Anglais, renoncant a la lutte, s'embarquerent en
toute hate, vers minuit, et ils perdirent encore cinquante hommes,
pendant qu'ils montaient dans leurs chaloupes.
Le jour etant survenu, on fit transporter a, Quebec les tentes et les
canons qui avaient ete abandonnes.
L'amiral Phipps appareilla pour partir, et aussitot M. de Frontenac
envoya M. de Longueuil avec une chaloupe qui traversa la flotte anglaise
et arriva a temps vers l'ile aux Coudres pour rencontrer M. d'Iberville
qui arrivait du Nord. M. de Frontenac fit alors chanter un _Te Deum_
dans la cathedrale avec toute la solennite possible.
CHAPITRE VI
NOUVEAUX EVENEMENTS A LA BAIE D'HUDSON.
M. d'Iberville repartit des qu'il put pour la baie d'Hudson, en l'annee
1691. C'est alors qu'il revint a Quebec, a la fin de la saison de 1691,
avec deux navires charges de 80,000 peaux de castors et de 6,000 livres
de pelleteries. Il avait pu reconnaitre qu'il n'avait pas les moyens
d'attaquer le fort Nelson, et comme M. de Frontenac n'avait pas assez de
batiments pour l'assister, M. d'Iberville prit le parti d'aller encore
en France. C'est dans ce voyage qu'il exposa au ministre l'importance de
l'occupation de la baie d'Hudson. Il fut ecoute avec faveur, et obtint
plusieurs navires dont il recut le commandement, avec le titre de
capitaine de fregate.
Revenu dans l'ete de 1693, avec ces vaisseaux, dont l'amenagement avait
pris un temps considerable, M. de Frontenac lui representa que la s
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